Cameroun : le boom du manioc

La presse camerounaise s’est attelée, dans la semaine, sur l’accord de prêt passé entre Yaoundé et New-Dehli en matière de production de manioc. Un financement de  42 millions d’euros octroyé par  Exim Bank of India devrait permettre au Cameroun de moderniser les techniques d’exploitation du manioc sur son territoire. Ce financement s’inscrit dans le cadre du programme Riz-Mais et Manioc qui a pour mission de mettre à niveau la production de ces cultures au Cameroun. Une production massive et maîtrisée donnera au pays la capacité de répondre au besoin de consommation locale. A moyen terme les autorités espèrent que le pays deviendra également un grand exportateur du manioc sur la scène internationale. Le lancement du programme s’est fait au sud du pays, dans la région d’Ebolowa. Le Cameroun exporte déjà une partie de sa production vers ces voisins africains. Par ailleurs il se forme depuis plusieurs années, une demande de plus en plus croissante en Europe. Les principaux consommateurs sont généralement des immigrés en provenance des pays d’Afrique centrale où le manioc est très prisé. Premier tubercule consommé dans le pays, il est aujourd’hui l’un des plus grands produits de consommation de base en Afrique centrale. Bien que le pays ne tienne pas des données statistiques régulières, sur sa consommation toujours croissante, la population camerounaise suit religieusement son évolution sur le marché et le considère  désormais  comme opportunité d’affaire. Les femmes, organisées en association ou agissant de manière indépendante, sont actuellement la force motrice du pays, sur le plan agricole et particulièrement en production de manioc. La culture du produit tisse sa toile aussi bien dans les milieux urbains que dans les milieux ruraux.

Les chercheurs camerounais viennent de mettre en évidence une nouvelle variété du produit qui présente des rendements moyens de 26 tonne contre 9.5 tonnes pour les variétés traditionnelles avec des cycles de production de 12 moi au lieu de 18 mois. Cette nouvelle variété permettra au pays de tripler sa production et ainsi de mieux faire face aux besoins alimentaires de la région comme ce fut le cas pour le riz en Asie.

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