Sierra-Léone : un rapport sur la pêche illégale

L’ONG Environnemental Justice Foundation (EJF) vient de publier un rapport portant sur la pêche illégale au large de la Sierra-Léone. Ce document, résultat d’une enquête de 18 mois, est assez accablant pour l’Europe. De 2010 à 2012, les chercheurs d’EJF ont surveillé les eaux sierra-léonaises avec l’aide des pêcheurs artisanaux. Ainsi, au cours de cette période, pas moins de 252 cas d’activités illicites de pêche ont été recensées. Et, elles impliquaient des bateaux de pêche industrielle selon l’ONG. Celle-ci a pu constater, en approchant une dizaine de ses navires, que 9 d’entre eux disposaient de l’accréditation préalable à l’importation dans l’Union Européenne. Le travail d’EJF a également révélé beaucoup de cas d’utilisation de pavillon de complaisance. Il s’agit de l’immatriculation d’un navire qui permet à des propriétaires étrangers – européens dans ce contexte – de placer leur pavillon sous les lois sierra-léonaises. Cette pratique est avantageuse du point de vue des contrôles, de la fiscalité et du droit du travail. Mais, au-delà de tout, c’est le pays ouest-africain qui est le premier perdant. Ce, malgré les multiples efforts de son gouvernement. A titre d’illustration, en novembre 2010, le ministre de tutelle avait décidé de mettre un terme à la pratique des pavillons de complaisance, regrettant des pertes de 30 millions de dollars américains par année. Pourtant, les réalités restent curieusement inchangées deux ans après. Comme justificatifs à cette situation, l’ONG a évoqué le manque de moyens de surveillance et la corruption et l’intimidation des agents commis à ce service. Par ailleurs, EJF a déploré la destruction des fonds marins due à la pêche, notamment par le taux élevé des captures accessoires.

Elle a aussi dénoncé le transbordement en mer des captures sur des cargos réfrigérés en partance pour le continent asiatique. Pour mettre fin à la pêche illégale en Sierra – Léone, EJF a recommandé que les importations européennes soient limitées à des bateaux dont les pavillons sont de nationalité qui surveillent leurs flottes. En outre, elle souhaite l’instauration d’un système de contrôle des bateaux par GPS.

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