Assurances : le deal africain de l’année signé Saham

Cela faisait près de trois années que le marché africain de l’assurance bruissait de rumeurs sur une éventuelle sortie de l’homme d’affaires libanais Michel Pharaon du capital de la compagnie d’assurances africaine Colina, dont il possédait la majorité du capital. Au milieu du mois de novembre, la surprise est venue du Maroc, en la personne de Moulay Hafid Elalamy, président de la holding Saham (assurances, distribution, médicament), et ex-chef du patronat chérifien jusqu’à l’été 2009. Inconnu jusque-là sur le plan continental, mais homme d’affaires prospère au Maroc, Elalamy aurait grillé la politesse à Bank Of Africa, appartenant à un autre magnat marocain, le Président de la Banque Marocaine pour le Commerce extérieur (BMCE) Othmane Benjelloun. Il faut dire que ces deux là se connaissent bien , puisqu’ils ont déjà croisé le fer à la fin des années 90, autour d’une …compagnie d’assurances, AGMA Lahlou Tazi, et le raid avait alors déjà été emporté par Elalamy. Depuis cette période, une rivalité tenace-à l’image de celle qui existe entre les deux français Bernard Arnault et François Pinault-alimente les gazettes marocaines, friandes de joutes économiques. Au-delà de la valeur du deal, près de 100 millions d’euros, l’entrée d’Elalamy dans le marché africain a une dimension plus importante, car l’on prête au milliardaire marocain de grandes ambitions sur le continent. Et la surprise pourrait venir d’Algérie, où le quotidien El Watan , généralement bien informé,  croit savoir qu’Elalamy pourrait faire son entrée bientôt sur le marché du voisin de l’est du Royaume Chérifien. D’un point de vue  tactique, la réserve de croissance du groupe Saham se trouve indéniablement dans les marchés du sud, et à cet égard, Elalamy se positionnerait dans le droit fil de la stratégie prônée par le roi Mohammed VI, qui a lancé les entreprises marocaines à l’assaut du continent depuis les années 2000. En voulant devenir un grand d’Afrique, le groupe Saham veut donc se positionner comme l’un des instruments de la volonté du palais, ce qui lui confèrerait un statut à part dans le paysage des affaires marocain. Colina, présente dans près de 11 pays africains, devrait devenir la tête de pont de la stratégie du groupe Saham, et serait appelée à prendre des participations dans d’autres enseignes de la bancassurance en 2011. Affaire à suivre…

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