Démocratie en Afrique : des raisons d’espérer

2010 restera gravé dans les mémoires comme ayant été l’année du cinquantenaire des indépendances africaines. C’est donc une occasion de faire le bilan de ce demi-siècle. En 1960, 17 pays en Afrique parvenaient à la décolonisation. A l’esclavage, devait se substituer la démocratie. Malheureusement, la suite fut un flagrant démenti. Déjà dans les années soixante, le pluralisme politique disparut pour laisser la place au monopartisme et au culte de la personnalité. Les africains semblaient être revenu au temps où on chantait, à longueur de journée, les louanges du chef. Cette tendance atteint son apogée dans les décennies suivantes avec, par exemple, la promotion de Mobutu comme maréchal du Zaïre en 1983.Mais, à cette époque, les peuples opprimés commençaient, peu à peu, à se soulever pour clamer leur ras-le-bol, ce qui aboutit aux processus de démocratisations des années 90. Alors que certains dirigeants africains partirent après des élections ou des conférences nationales, d’autres se limitèrent à permettre le multipartisme. Le brin d’espoir suscité par ce nouveau départ fut éteint par la suite des évènements dont le plus horrible fut le génocide au Rwanda de 1994. Comme si de rien n’était, les coups d’Etat se poursuivirent et les innovations constitutionnelles se multiplièrent avec un seul objectif : rester aux commandes de l’Etat. Mais, en lisant entre les lignes de cette histoire, on peut dénicher des raisons d’espérer pour la démocratie africaine. A titre d’illustration, l’Afrique du Sud de Mandela ne s’est pas vengée des années d’apartheid. Plus au Nord, le Bénin et le Ghana multiplient les cas d’alternance présidentielle dans la paix. Le Libéria a fait preuve de maturité en élisant une femme comme chef d’Etat. Sur le plan continental comme international, les régimes non issus des voies démocratiques sont isolés. C’est ce que subit la Côte d’Ivoire actuellement.

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