Le trafic d’essence frelatée au Bénin

L’économie du Bénin fonctionne en grande partie grâce à la contrebande d’essence qui représente près de 80 % de la consommation en carburant au Bénin. Le trafic s’est développé surtout après l’invention du concept de  » zémidjan  » ou moto-taxi au détriment des opérateurs des stations-services qui voient leurs activités baissées. Car l’essence vendue dans la rue coûte trois fois moins cher que celle vendue à la pompe. Ceci n’encourage pas les investisseurs étrangers à investir dans le secteur au Bénin. Ce fléau même s’il est rentable pour les vendeurs et les conducteurs de moto-taxi, fait perdre 40 millions de dollars par an de recettes fiscales à l’Etat. Le pays s’approvisionne surtout au Nigeria et le transport d’essence se fait par voie terrestre et aussi par la lagune de Ganvié, servant de route aux trafiquants. Ce choix du Nigeria est conditionné par la perméabilité de la frontière entre les deux pays renforcée par la complicité de hauts gradés des armées du Bénin et du Nigeria qui encouragent la fraude. Cependant, même si le trafic procure un revenu aux chômeurs beaucoup perdent la vie suite à une explosion ou à un incendie meurtrier. C’est pourquoi le président Yayi BONI avait interdit la vente de l’essence frelatée au Bénin pour promouvoir la révolution verte. Mais ce projet n’a pas réussi car aucune forme de compensation n’a été offerte aux trafiquants et vendeurs d’essence. Notons que le trafic existe depuis près de 20 ans et a commencé après la mise en place du plan d’ajustement structurel imposé au Bénin par la Banque Mondiale. Pour lutter contre ce fléau, il s’avère nécessaire de construire des stations dans les zones rurales aussi pour résoudre les problèmes d’approvisionnement du pays et sensibiliser la population contre les dangers du trafic.

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