La police nigériane disperse une nouvelle manifestation chiite à Abuja

La police nigériane a annoncé mardi l’arrestation de dizaines d’adeptes chiites appartenant à un groupe interdit après des affrontements au cours d’une procession religieuse à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.

La police nigériane a déclaré que les forces de sécurité ont interpellé mardi à Abuja des membres du Mouvement islamique du Nigeria (MIN, interdit)

«Les malfaiteurs (…) ont été rapidement interceptés par les agents de sécurité et dispersés pour les empêcher de perturber davantage l’ordre public», a indiqué la police dans un communiqué.

Mais selon le porte-parole du MIN, Ibrahim Musa, deux adeptes ont été tués par les forces de sécurité. «Nous étions presque en train de finir notre manifestation lorsque la police et l’armée sont arrivées et ont commencé à tirer», a-t-il déclaré.

Le MIN, inspiré par la Révolution islamique en Iran à la fin des années 1970, est aujourd’hui encore proche de Téhéran et rencontre une grande hostilité au Nigeria. Le mouvement a été interdit par les autorités nigérianes en 2019.

Ses manifestations ont souvent été organisées à Abuja, en particulier à la suite de l’arrestation de leur chef religieux Ibrahim Zakzaky. Ibrahim Zakzaky, fondateur du MIN, était détenu avec son épouse Zeenah Ibrahim depuis décembre 2015, après que des violences eurent éclaté pendant une procession religieuse à Zaria (Nord).

L’armée avait tiré, faisant plus de 350 morts, pour la plupart des chiites non armés, selon des organisations de défense des droits de l’Homme. Ibrahim Zakzaky et son épouse ont été libérés le mois dernier. Mais le dirigeant de la minorité chiite fait toujours face à des accusations de terrorisme et de trahison.

La minorité chiite nigériane compterait quelque 4 millions de fidèles, sur 80 à 85 millions de musulmans au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique.

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