Insécurité: Des autorités du nord du Nigeria appellent l’Etat à l’aide après des redditions massives d’insurgés
Des responsables du Nord du Nigeria ont réclamé l’aide du gouvernement fédéral d’Abuja après la reddition ces derniers mois, de 3.000 personnes dont des combattants du groupe armé Boko Haram et leurs familles.
Parmi ces 3.000 personnes figurent notamment des enfants de membres du groupe et des agriculteurs enrôlés de force pour travailler dans les zones tenues par Boko Haram, selon le gouverneur de l’Etat de Borno, Babagana Zulum.
Lors d’une rencontre avec des responsables de la région, le gouverneur de Borno a affirmé qu’il allait rencontrer à nouveau le président nigérian Muhammadu Buhari pour étudier les moyens de s’occuper de ceux qui se sont rendus.
«Les femmes et les enfants, les agriculteurs qui n’ont rien fait doivent être pris en considération et libérés après un processus en bonne et due forme», a expliqué le gouverneur.
L’armée nigériane gère un programme de déradicalisation pour les jihadistes repentis, appelé Operation Safe Corridor. Un programme dans lequel les repentis font l’objet d’une rééducation et reçoivent une formation professionnelle. Mais le principal centre d’hébergement de ce programme ne peut accueillir que 700 personnes.
Dans un communiqué, Zulum, au côté de députés de l’Etat de Borno, de chefs traditionnels et responsables sécuritaires, de dignitaires religieux et d’ONG, a appelé le gouvernement à encourager plus fortement la déradicalisation et la réhabilitation des anciens jihadistes.
De nombreux habitants de cet Etat s’opposent à toute amnistie pour les combattants de Boko Haram. L’armée nigériane affirme que ces redditions démontrent son succès dans ce conflit vieux de douze ans.
Mais ces redditions interviennent aussi après la mort en mai du chef historique de Boko Haram, Abubakar Shekau, lors de combats avec les jihadistes rivaux du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).