Afrique du Sud: L’armée déployée pour calmer les émeutes
L’armée a été appelée en renfort lundi pour contenir des débordements en Afrique du Sud, au 4e jour de violences initialement déclenchées par l’incarcération de l’ex-président Jacob Zuma et qui ont déjà fait dix morts.
Des incidents ont éclaté vendredi dernier en pays zoulou (Est), dont M. Zuma est originaire et où il s’est constitué prisonnier après avoir été condamné à 15 mois de prison pour outrage à la justice. Depuis, l’agitation a gagné des quartiers déshérités de Johannesburg.
Les forces de l’ordre, en infériorité numérique, ont poursuivi les pillards en tirant des balles caoutchoutées pour les disperser. Ils ont arrêté 489 personnes, a précisé le président Cyril Ramaphosa, dans la soirée. Il a souligné le caractère inédit de ces violences, estimant que si les «frustrations et la colère» exprimées ont des «des racines politiques», «aucune cause ne peut les justifier».
La police enquête sur l’identité et les circonstances dans lesquelles dix personnes en tout ont trouvé la mort, six dans la région de Johannesburg, les quatre autres en pays zoulou, a précisé dans la soirée le chef de l’Etat.
Lundi, le centre de Johannesburg présentait un visage désolé de vitres brisées et de carcasses de voitures brûlées. Des hélicoptères de la police survolaient la mégalopole. A Pietermaritzburg (Est) des soldats patrouillent et beaucoup de magasins n’ont pas ouvert. A Soweto ces scènes se sont répétées, comme dans le township de Katlehong, dans l’agglomération de Johannesburg.
Lundi, une audience virtuelle de la Cour constitutionnelle a débattu de la peine de M. Zuma pendant dix heures. Elle a mis son jugement en délibéré sans préciser de date. L’ancien président, 79 ans, a été jugé coupable d’avoir multiplié les prétextes pour ne pas comparaître devant la Commission qui enquête sur la corruption d’Etat sous sa Présidence (2009-2018).