Akinwumi Adesina : L’Afrique est plus victime que coupable du changement climatique
Faible pollueur, le continent africain subit de plein fouet des conséquences du réchauffement climatique, a déploré le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.
Dans une interview accordée au journal français Le Point, le Nigérian, accuse les pays riches de manque de solidarité avec l’Afrique dans ses efforts pour lutter contre le changement climatique.
Même si l’Afrique est plus victime que coupable de ce problème, elle doit s’adapter pour contribuer à sa résolution, a affirmé le président de la BAD.
«A la Banque africaine de développement, on estime que la chose la plus importante pour l’Afrique, c’est l’adaptation. Ce n’est pas nous qui avons créé le problème, mais il faut quand même s’adapter aux problèmes créés par les autres», a déclaré Akinwumi Adesina.
Ainsi, selon la BAD, les effets du changement climatique qui se manifestent par des inondations, des sécheresses, ou des cyclones font perdre chaque année à l’Afrique entre 7 et 8 milliards de dollars.
Pour faire face à cette situation, Akinwumi Adesina indique que la BAD envisage de mobiliser 25 milliards $ pour accélérer l’adaptation climatique des pays africains au changement climatique, d’ici 2025.
Des ressources qui ne suffiront sans doute pas à régler une situation pour laquelle les pays développés avaient promis une aide financière de 100 milliards $ aux pays pauvres, lors de la COP 21 à Paris, sans que ces fonds n’aient jamais été décaissés, a encore regretté le président de la BAD.
Selon de différentes études, bien que le continent émette moins de 4% de l’ensemble des gaz à effet de serre, il subit ses effets de façon intense, et sa productivité s’en voit fortement impactée, une injustice constamment dénoncée par les pays africains, mais souvent inaudible parmi les pays développés les plus pollueurs de la planète.