La Haute cour du Zimbabwe conteste la prolongation du mandat d’un juge  

La Haute cour du Zimbabwe a estimé que la prolongation controversée du mandat d’un magistrat jugé favorable au président Emmerson Mnangagwa était illégale.

Dans une lettre adressée au juge et rendue publique, le président zimbabwéen a prolongé de cinq ans le mandat du président de la Cour constitutionnelle, Luke Malaba.

Trois juges de la Haute cour ont rendu une décision indiquant que «Malaba a cessé d’être juge et chef de la justice du Zimbabwe à 00H00 le samedi 15 mai 2021».

Le gouvernement a dénoncé une décision de justice «sans fondement». Dans un communiqué, le ministère de la Justice a promis de faire appel, affirmant que la justice était «sous l’emprise de forces étrangères».

Mnangagwa avait fait adopter une modification de la Constitution du pays supprimant notamment l’obligation pour les juges de prendre leur retraite à l’âge de 70 ans, âge atteint par Malaba.

Avant de chercher à prolonger le mandat du juge Malaba, le président avait promulgué un amendement controversé modifiant les conditions de nomination des juges.

Grâce à la majorité qui le soutient au Parlement, cet amendement de la Constitution est passé sans difficulté. Le juge Malaba est connu et critiqué pour avoir rejeté une demande de l’opposition d’annuler les résultats de la présidentielle de 2018, pour des soupçons de fraudes qui auraient joué en faveur d’Emmerson Mnangagwa.

Selon l’opposition, le maintien du juge Malaba vise à consolider la mainmise du pouvoir sur le système judiciaire, dans la perspective de la présidentielle de 2023.

Le président Emmerson Mnangagwa a succédé à Robert Mugabe après son éviction (1980-2017). Il est de plus en plus accusé de vouloir museler toutes dissidences.

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