Mozambique: L’armée réfute les accusations de «crimes de guerre» d’Amnesty International

Le chef d’état-major adjoint de l’armée mozambicaine a démenti dimanche les accusations d’Amnesty International (AI), selon lesquelles les forces armées et un groupe de sécurité privée étaient responsables de «crimes de guerre» commis au cours de la lutte contre les jihadistes dans le nord-est du pays.

Le général Bertolino Capitine, chef d’état-major adjoint de l’armée mozambicaine, a vivement réfuté dimanche les allégations d’AI. «Notre mission est de défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, nous ne pouvons en aucun cas maltraiter notre communauté», a-t-il déclaré à des journalistes lors d’une visite organisée pour la presse dans le Cabo Delgado.

Mardi dernier, Amnesty International a affirmé que les habitants de la région étaient «pris entre les forces de sécurité mozambicaines, la milice privée combattant aux côtés du gouvernement et le groupe d’opposition armé connu localement sous le nom d’Al-Shabab – dont aucun ne respecte le droit à la vie ni les règles de la guerre».

«Ce rapport a été écrit par des gens qui n’ont jamais mis les pieds au Mozambique», a affirmé Bertolino dans une première réaction officielle des autorités depuis la publication du rapport mardi.

Des groupes armés, connus sous le nom d’al-Shabab (« les jeunes » en arabe), sèment la terreur depuis trois ans dans la province stratégique du Cabo Delgado (Nord-Est), à majorité musulmane, frontalière de la Tanzanie, riche en gaz naturel.

Ils décapitent des villageois, enlèvent des jeunes femmes, attaquent aussi casernes et postes de police pour se fournir en armes et munitions. Ils ont fait allégeance en 2019 au groupe Etat islamique (EI). Ces attaques et affrontements ont fait au moins 2.600 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l’ONG ACLED.

Le conflit avait atteint un tournant symbolique fin décembre avec des attaques menées, pour la première fois, à quelques kilomètres seulement d’un projet gazier de plusieurs milliards d’euros opéré par le groupe français Total.

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