Crimes au Darfour : Le Soudan réitère sa volonté de coopérer avec la CPI

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok s’est engagé à coopérer avec la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda, en visite à Khartoum pour discuter de l’extradition de responsables recherchés pour «génocide» au Darfour, selon le gouvernement soudanais.

«Cette visite historique est une preuve de la réforme totale du nouveau Soudan», a tweeté le chef du gouvernement de transition après sa rencontre avec Mme Bensouda.

Mme Bensouda a confié à l’agence de presse soudanaise SUNA que sa visite avait un «doubleobjectif: discuter (…) de la complémentarité du travail de la Cour et de l’appareil judiciaire soudanais sur le Darfour» et de la «coopération des autorités soudanaises dans la collecte d’informations sur M. (Ali) Abdel Rahman Kosheib».

Le chef de milice Ali Kosheib fait partie des deux collaborateurs de l’ex-président Omar el-Béchir recherchés par la CPI pour « crimes contre l’humanité » et « génocide » au Darfour, où le conflit a fait –surtout au cours des premières années– 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU.

Après treize ans de fuite, M. Kosheib s’est rendu début juin à la CPI, qui l’a officiellement inculpé le 15 juin de 53 chefs de crimes de guerre et contre l’humanité commis au Darfour entre 2003 et 2004, dont meurtres, viols, pillages et tortures.

Le sort de l’ex-président Omar el-Béchir, déchu par une révolte populaire en avril 2019, n’a toutefois pas été mentionné dans les déclarations publiques.

Le gouvernement de transition s’était engagé verbalement en février à favoriser la comparution d’Omar el-Béchir devant la CPI, à une date indéterminée.

Le gouvernement de transition et des chefs rebelles ont signé le samedi 3 octobre, à Juba, capitale du Soudan du Sud voisin, un accord de paix historique, qui doit mettre fin à dix-sept ans de guerre meurtrière. L’accord est composé de huit protocoles: propriété foncière, justice transitionnelle, réparations et compensations, développement du secteur nomade et pastoral, partage des richesses, partage du pouvoir et retour des réfugiés et déplacés.

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