Côte d’Ivoire-Présidentielle : Le bras de fer entre Soro et le Gouvernement se corse
L’ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, dont la candidature à la présidentielle a été rejetée par le Conseil constitutionnel, a affirmé jeudi qu’il se maintenait dans la course de manière «irrévocable», appelant l’opposition à s’unir pour des «élections transparentes».
«Ma candidature est ferme, irréductible et irrévocable», a déclaré l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne lors d’une conférence de presse à Paris où il s’est exilé, en assurant que «la Côte d’Ivoire est au bord du gouffre» depuis la décision du président sortant Alassane Ouattara de se présenter à un troisième mandat.
Lundi, le conseil constitutionnel a rejeté 40 des 44 candidatures à la présidentielle dont celle de Guillaume Soro, de l’ex-président Laurent Gbagbo, de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly ou des anciens ministres, Albert Mabri Toikeusse et Marcel Amon Tanoh.
Il a en revanche validé celle de M. Ouattara, ainsi que celles de l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999), de Pascal Affi Nguessan, ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo, et de l’ancien député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti de M. Bédié.
La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), en désaccord avec le Conseil constitutionnel ivoirien, a demandé mardi la réhabilitation de la candidature de Soro à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain.
«Nous ne nous sentons pas concernés par cette question. Il faut aussi relever que l’instance judiciaire que nous reconnaissons, c’est le Conseil constitutionnel» ivoirien, a répliqué mercredi, le porte-parole du gouvernement ivoirien Tiemoko Sidi Toure.
Jeudi, depuis Paris, Guillaume Soro a appelé l’opposition ivoirienne, dont les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, à s’unir et à «saisir la Cédéao en vue d’obtenir des élections transparentes» en Côte d’Ivoire.