Côte d’Ivoire: Ouattara candidat pour un troisième mandat, la police disperse une manifestation pro-Gbagbo

Alassane Dramane Ouattara a annoncé jeudi 6 aout sa candidature à un troisième mandat, lors de son traditionnel discours à la nation, à l’occasion du 60eme anniversaire d’indépendance du pays, célébrée le 7 aout.

Alors que le chef de l’état ivoirien espérait laisser à la postérité l’image d’un économiste bâtisseur qui a pacifié la Côte d’Ivoire après une longue crise meurtrière, sa candidature à un troisième mandat contesté par l’opposition risque fort de ternir son image.

Alassane Ouattara avait clairement laissé entendre depuis plusieurs années qu’il ne ferait pas de troisième mandat, et il avait publiquement passé la main à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, représentant à 61 ans la «nouvelle génération» selon lui. Mais avec le décès le 8 juillet de ce dernier, M. Ouattara, 78 ans, a finalement «reconsidéré sa position», invoquant un «cas de force majeure».

Avant cette annonce, la police a dispersé ce jeudi à coup de gaz lacrymogène, une manifestation des partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, pour dénoncer «son absence sur la liste électorale» à trois mois de la présidentielle. «Nous avons décidé de marcher pour exiger la réintégration de Laurent Gbagbo sur la liste», a expliqué à la presse Mah Siaba Nestor, responsable d’une structure du Front populaire ivoirien (FPI, parti créé par M. Gbagbo), dénonçant «une brutalité policière» et faisant état de «trois arrestations et d’un blessé grave» dans leurs rangs.

Tout avait commencé dans le calme mais, vers 09H00 (locales et GMT), un groupe d’une cinquantaine de personnes ont lancé des pierres sur des policiers, présents en grand nombre, au «carrefour Duncan», dans le quartier des Deux-Plateaux d’Abidjan où siège la Commission électorale indépendante (CEI).

Les policiers ont chargé, distribuant des coups de matraques et s’aidant de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, provoquant une course-poursuite dans le quartier. Des manifestants ont alors enflammé des pneus sur la chaussée par la suite. Deux manifestants ont été légèrement blessés. «Les manifestations vont continuer jusqu’à ce que les noms de nos leaders soient inscrits sur la liste électorale (…) afin qu’ils puissent jouir de leurs droits», a affirmé Jean Bahé, responsable de la jeunesse universitaire du FPI.

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