Maroc : Le leader du mouvement « Hirak » met fin à sa grève de la faim

Nasser Zefzafi, leader emprisonné du mouvement de contestation sociale du « Hirak », a mis fin à la grève de la faim qu’il observait pour revendiquer «les droits dont bénéficient les autres prisonniers», a indiqué jeudi son avocat.

Zefzafi a obtenu le droit de quitter son isolement pour partager sa cellule avec d’autres détenus de sa région natale.

Incarcéré à Casablanca (ouest) après sa condamnation à 20 ans de prison, pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat», au terme de neuf mois d’un procès réunissant un total de 53 accusés, Nasser Zefzafi a avait cessé de s’alimenter pour demander à sortir de l’isolement et être placé «dans une cellule digne où il puisse voir et parler» avec d’autres détenus, selon son père Ahmed Zefzafi.

Cet Ancien chômeur devenu un symbole de la protestation dans la région du Rif au nord du Maroc, avait été arrêté après avoir interrompu le prêche d’un imam ouvertement hostile au mouvement dans une mosquée d’Al-Hoceïma, l’épicentre du « Hirak » (mouvance).

Les manifestations dans la région du Rif avaient été déclenchées suite à la mort d’un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en octobre 2016 alors qu’il s’opposait à la saisie de sa marchandise.

Le mouvement avait au fil du temps, pris une tournure plus sociale et politique, appelant à davantage de développement et à la fin de la «marginalisation» de la région.

Le roi du Maroc Mohammed VI a depuis amnistié près de 190 personnes qui avaient été condamnées par différents tribunaux en lien avec ce mouvement, dont 11 des accusés de Casablanca.

Par ailleurs, le Premier ministre marocain, Saad-Eddine El Othmani, avait réaffirmé, fin juin que la justice était «indépendante», en réaction à un tweet qui lui demandait d’intervenir en faveur des meneurs du mouvement de protestation « Hirak » ayant été condamnés à de lourdes peines de prison.

«Je souhaite qu’aucun Marocain n’aille en prison, je souhaite la liberté et une vie digne pour tout le monde. La justice est indépendante du gouvernement…», a-t-il écrit sur son compte Twitter en réponse à un tweet l’appelant à la clémence.