La sécurité alimentaire en Afrique menacée par des chenilles et les changements climatiques

Des experts réunis cette semaine à Kigali, au Rwanda, ont tiré la sonnette d’alarme sur les risques de «pénuries de nourriture» à travers l’Afrique à cause notamment des conditions météorologiques imprévisibles et de la propagation des «chenilles légionnaires d’automne» qui détruisent les cultures.

Le directeur général du développement du Centre britannique pour l’agriculture et les sciences biologiques (CABI), Dennis Rangi, explique la propagation de ces chenilles légionnaires, issues d’Amérique du Sud et découvertes en Afrique en 2016,  par l’accélération des déplacements humains, précisant qu’elles ont déjà été identifiées dans 44 pays du continent noir en 2018, contre 28 l’an dernier.

Ces insectes, qui mangent les récoltes, pourraient avoir un effet dévastateur lorsqu’ils sont combinés à des conditions météorologiques imprévisibles, a-t-il déclaré en marge de la conférence agricole «African Green Revolution Forum» qu’abrite la capitale rwandaise.

«Les saisons des pluies ne sont déjà plus très fiables, alors quand vous rencontrez un peu de sécheresse ou des fortes précipitations, en plus du légionnaire d’automne, il n’y a plus de récolte du tout », a-t-il déclaré à la presse.

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait déjà alerté sur la propagation de cette chenille particulièrement nocive, « qui menace sérieusement la sécurité alimentaire ».

Selon les  recherches, 300 millions de personnes sont menacées en Afrique et l’insecte pourrait coûter entre 2,2 milliards et 5,5 milliards de dollars aux 10 plus gros producteurs de maïs du continent.

Mais selon le représentant de la FAO pour l’Union Africaine, Chimimba David Phiri, il est déjà trop tard pour se débarrasser définitivement de cette peste, puisque la chenille a développé des résistances aux pesticides.

Les experts pensent que la légionnaire d’automne a été amenée en Afrique via des vols commerciaux en provenance d’Amérique du Sud, notamment par des plantes importées.

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