La crise au Cameroun anglophone devient une «guerre civile» selon l’opposition
La grave crise socio-économique qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun a «dégénéré en guerre civile ouverte», a déclaré dans un communiqué le Social democratic front (SDF), principal parti de l’opposition, estimant que Yaoundé «reste insensible face aux revendications légitimes des populations anglophones».
«L’escalade» de la violence dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun «a dégénéré en guerre civile ouverte», a écrit le parti, d’opposition, qui accuse le «régime de Yaoundé» d’être «responsable» de cette situation.
Le parti d’opposition, anglophone et dont le candidat pour l’élection présidentielle prévue fin 2018 est Josuah Osih estime que Yaoundé est « resté insensible face aux revendications légitimes des populations anglophones » qui s’estiment marginalisés vis-à-vis du reste de la population, francophone.
Alors que militaires et combattants séparatistes anglophones s’affrontent dans les deux régions anglophones depuis plusieurs mois, le SDF demande au président camerounais Paul Biya « de mettre immédiatement fin à la guerre qu’il a déclarée et à la spirale de violence dont les populations locales paient le plus lourd tribut ».
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest regroupant les habitants anglophones du Cameroun, soit 20% de la population, luttent pour leur indépendance.
Le confit s’est peu à peu mué en un conflit armé de basse intensité. Au moins 30 militaires et policiers ont été tués dans ces zones, selon un décompte sur la base des déclarations officielles. Le bilan de séparatistes et de civils tués reste lui difficile à établir.
A mesure que la crise évolue, les rangs des séparatistes ne cessent de grossir avec de nouveaux groupes arborant sur les réseaux sociaux armes et drapeau de l’«Ambazonie », du nom de l’Etat qu’ils veulent créer.
Le communiqué du SDF intervient au lendemain d’un double attaque du convoi d’un gouverneur dans le sud-ouest du pays.