Centrafrique : Le président Touadera condamne les violences à Bangui

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a déclaré mercredi que des «bandits ont pris la population en otage » dans le quartier musulman du PK5 de Bangui, alors que les tensions se sont accrues dans les provinces contrôlées par les groupes armés issus de l’ex-rébellion musulmane de la Séléka. Mardi, des affrontements entre une patrouille composée de Casques bleus et de soldats centrafricains, et des milices du quartier du PK5, ont fait au moins 19 morts, dont un Casque bleu, et une centaine de blessés, signe d’une première flambée de violences dans la capitale centrafricaine depuis l’élection de Faustin-Archange Touadéra, en 2016.
Cette attaque contre les forces de sécurité intervient alors que la mission de l’ONU (Minusca) et les forces de sécurité centrafricaines mènent depuis dimanche, une opération militaire contre les milices armées du quartier PK5.
L’opération militaire au PK5 « n’est pas une question de religion. C’est une question de maintien d’ordre et de sécurité. D’aucuns ont voulu créer l’amalgame en voulant transformer ceci en une situation confessionnelle. C’est faux», a expliqué le président Touadéra.
Selon lui, cette opération « n’avait que pour seul objectif d’appréhender les responsables (des milices armées). Ce n’est pas contre une communauté ou contre la population » de ce quartier peuplé à majorité des musulmans.
Depuis l’élection de Touadéra en 2016, les groupes armés issus de l’ex-Séléka accuse le pouvoir de connivence avec les milices anti-Balaka, groupes chrétiens d’«autodéfense». Mercredi matin, des centaines d’habitants du PK5 ont marché jusqu’au QG de la Minusca, dans le centre-ville, pour y déposer les cadavres de 17 hommes.
Après que le groupe armé du chef « Force » ait distribué en début de semaine des tracts se prévalant du soutien de la France, l’ambassade de France à Bangui a démenti «formellement tout soutien» au chef de milice du PK5.
Depuis plusieurs mois, ce quartier, poumon économique de Bangui, est le théâtre de violences meurtrières. La population commerçante du PK5 avait arrêté début 2018, de payer les milices armées pour protester contre leurs violences, qui se sont poursuivies.

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