Le président zambien demande à Cuba le rappel de son ambassadeur accusé de soutenir l’opposition

Le président zambien Edgar Lungu a demandé dimanche à Cuba de rappeler son ambassadeur à Lusaka «en raison d’une conduite inconvenante pour un diplomate», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence, Amos Chanda.

L’ambassadeur cubain, Nelson Pages Vilas a assisté samedi à Lusaka au lancement du Parti socialiste, dirigé par Fred M’membe, un ancien responsable du quotidien privé «Post» très critique envers le gouvernement et avait été déjà fermé avant la dernière présidentielle.

L’ambassadeur de Cuba a été accusé d’avoir exprimé en public son soutien au nouveau parti socialiste.

«L’ambassadeur de Cuba a assisté au lancement du parti et annoncé qu’il soutiendrait le parti d’opposition et lui a souhaité bonne chance», a déclaré Chanda. Pour cette conduite jugée « inconvenante pour un diplomate» par le pouvoir, « le président a demandé que l’ambassadeur de Cuba soit rappelé».

Edgar Lungu est accusé depuis plusieurs mois par ses adversaires de dérive autoritaire, notamment après l’incarcération pendant quatre mois de son principal rival, Hakainde Hichilema, et l’instauration pendant trois mois de l’état d’urgence.

Un autre opposant et ancien ministre Chishimba Kambwili, très critique vis-à-vis de l’actuel président du pays Edgar Lungu, a été inculpé fin mars de fraudes et placé sous contrôle judiciaire. Ex-ministre de la Communication et des Affaires étrangères, M. Kambwili, 48 ans, a été limogé en novembre 2016 par le président Lungu sur la foi d’accusations de malversations.

Toujours député du parti au pouvoir, il est devenu un des adversaires les plus résolus du chef de l’Etat et de son gouvernement, dont il n’a de cesse de dénoncer la corruption.

Le principal parti d’opposition, l’UNDP a déposé devant le Parlement une motion de destitution du président. Initialement prévu mercredi, le débat sur cette motion a été reporté à une date non précisée.

Le porte-parole du chef de l’Etat, Amos Chanda, a raillé l’initiative de l’opposition, rappelant que sa requête en destitution devait être votée par les deux tiers des députés, alors qu’«ils n’ont pas le nombre suffisant et cette motion n’ira nulle part».

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