L’Onu appelle les Guinéens au calme
L’Organisation des Nations Unies (ONU) a appelé mercredi les Guinéens au calme, après la mort de sept personnes dans des violences meurtrières qui ont éclaté à la suite des élections locales, les premières depuis la fin des régimes autoritaires qui ont dirigé la Guinée pendant plus de 50 ans.
Dans un communiqué, le représentant pour l’Afrique de l’Ouest du secrétaire général de l’ONU, Mohamed Ibn Chambas «regrette les récentes violences qui ont occasionné des pertes en vies humaines».
Reconnaissant «des imperfections notées ça et là» lors du scrutin, le représentant de l’ONU exhorte «tous les acteurs à la sérénité et à éviter tout acte de violence afin de permettre aux institutions en charge du processus électoral de poursuivre leur travail dans la sérénité».
Alors que les Guinéens attendent toujours les résultats des élections communales de dimanche, les violents incidents se sont multipliés dans le pays. Un incendie volontaire a notamment entrainé la mort de cinq enfants mardilors de heurts à Kalinko, dans la préfecture de Dinguiraye (centre), a annoncé le ministre de l’Administration du territoire, Boureima Condé.
Mardi, un étudiant de 23 ans, Mamadou Diakouane Diallo, blessé par balle dans la banlieue de Conakry avec deux autres personnes, a succombé à ses blessures à l’hôpital, a indiqué sa famille.
La veille, à Kindia (ouest) des violences ont fait un mort lorsque les forces de l’ordre ont tenté d’éloigner les militants de l’opposition qui entouraient un centre de comptage des votes de la ville, selon la gendarmerie et des témoins.
Le calme était revenu mercredi matin à Conakry, où des manifestants de l’opposition avaient bloqué la veille, la circulation dans plusieurs quartiers de la banlieue pour exiger la publication des résultats dans la capitale, accusant le pouvoir de vouloir les modifier en sa faveur.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni), seule habilitée à proclamer les résultats, a promis de les publier d’ici à la fin de cette semaine. Mais déjà, la tension monte entre camp du pouvoir et de l’opposition.
Le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo a affirmé mardi soir qu’il n’était plus question de «continuer à accepter les hold-up électoraux», lors d’une visite à un de ses candidats en banlieue de Conakry. Le chef de l’Etat avait lui aussi appelé dimanche ses partisans, à «rester mobilisés pour refuser la fraude», après avoir voté.
Les précédents scrutins en Guinée, les présidentielles de 2010 et 2015, et les législatives de 2013 avaient été émaillés de violences et d’accusations de fraudes électorales.