RDC: L’OIF dénonce la répression de la marche de chrétiens «catholiques»

Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de la Francophonie (OIF), a dénoncé lundi les «attaques inqualifiables et désolantes» en République Démocratique du Congo, qui ont coûté la vie à huit personnes, alors qu’une centaine d’autres ont été arrêtées en marge des manifestations de catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

Dimanche à Kinshasa, l’armée congolaise avait tiré à balles réelles sur des manifestants et dispersé des messes dans des églises à coup de gaz lacrymogènes après l’appel des catholiques à manifester contre le maintien du président Joseph Kabila au pouvoir. Le même jour, les autorités ont aussi coupé l’internet et déployé un impressionnant dispositif sécuritaire pour dissuader tout rassemblement ou appel à manifester.

Face à l’ampleur de la répression, la secrétaire générale de l’OIF a dans un communiqué, adressé ses « pensées aux familles et aux proches endeuillés, aux blessés, aux personnes incarcérées », tout en rappelant que la participation « à une manifestation est un droit fondamental ».

L’Organisation, dont la RDC est membre, a aussi rappelé «les règles de conduite auxquelles les forces de maintien de l’ordre doivent se soumettre dans l’encadrement républicain des manifestations», alors que l’OIF a notamment pour objectif de «promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’homme».

Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également appelé «le gouvernement et les forces nationales de sécurité à faire preuve de retenue et à respecter les droits du peuple congolais aux libertés d’expression et de manifester pacifiquement».

Les manifestants demandent au président Joseph Kabila de déclarer qu’il ne sera pas candidat. Ils veulent aussi un «calendrier électoral consensuel» à la place de l’actuel, qui prévoit des élections le 23 décembre 2018 pour remplacer Joseph Kabila, alors que son dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.

Mais dans son message télévisé, diffusé dimanche soir, M. Kabila a assuré que la publication de l’échéancier qui prévoit la tenue de la présidentielle le 23 décembre 2018 «conduit de manière irréversible vers l’organisation des élections».

Il a critiqué ces manifestants, appelant à la «vigilance» afin de «barrer la route à tous ceux qui (cherchent à se) servir du prétexte des élections depuis quelques années, pour interrompre le processus démocratique en cours et plonger le pays dans l’inconnu».

 

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