Large victoire du « oui » au référendum constitutionnel en Mauritanie

Le referendum constitutionnel en Mauritanie a enregistré une large victoire du « oui » avec 85% sur un taux de participation de 53,73%.

Il s’agit d’une nette victoire pour le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, initiateur du projet de révision de la Constitution, alors que l’opposition parle d’«une farce électorale qui a ouvert la voie à une fraude encore plus vaste».

Selon les résultats annoncés ce dimanche, le taux de participation au referendum de samedi s’est élevé à 53,73% et 85% des votants se sont prononcés en faveur des changements constitutionnels proposés portant notamment sur la suppression du Sénat et le changement du drapeau national.

Le Sénat doit être remplacé par des Conseils régionaux élus et deux bandes rouges devraient être ajoutées au drapeau national, pour «valoriser le sacrifice des martyrs» de la résistance à la colonisation française qui s’est achevée en 1960.

L’opposition radicale, réunie au sein d’une coalition de huit partis et organisations, avait appelé au boycott du scrutin. Elle a dénoncé dimanche lors d’une conférence de presse « une farce électorale qui a ouvert la voie à fraude encore plus vaste », ajoutant que le peuple « avait clairement rejeté les amendements à la constitution ».

Par ces modifications, l’opposition, soutenu par d’un grand nombre de personnalités politiques, de conservateurs religieux et des militants contre l’esclavage, soupçonne le président Mohamed Ould Abdel Aziz de vouloir s’éterniser au pouvoir.

Elle avait déjà prévenu qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats du référendum, lors de la campagne où elle a milité pour un boycott.Par contre, un seul parti d’opposition, la Convergence démocratique nationale (CDN), avait appelé à voter non.

Sur fond de tension lors de la campagne référendaire, la mobilisation a été moyenne le jour du vote. La participation était de 36% à Nouakchott, la capitale, et a atteint jusqu’à 80% dans des zones rurales et isolées de l’ouest, selon la commission électorale.

Ancien général élu en 2009, réélu en 2014 pour cinq ans, après être arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a laissé entendre que cette modification de la Constitution ne serait probablement pas la dernière du genre.

Lors de la campagne électorale, il a dû faire face à une fronde du Sénat, pourtant majoritairement favorable au pouvoir, qui a rejeté le projet de révision de la Constitution.

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