La police marocaine se retire de l’épicentre de la contestation rifaine dans le nord

Les forces de l’ordre marocaines ont entamé ce lundi, leur retrait progressif des centres d’Al-Hoceima et Imzouren, deux villes du nord du Royaume, secouées depuis près de huit mois, par un mouvement de manifestations sociales.

Le nouveau gouverneur de la province d’Al Hoceima, Fouad Chourak, a assuré lundi, lors d’une conférence de la presse, que les premiers retraits avaient commencé «progressivement» à Imzouren et au niveau de la place Mohammed VI dans la ville d’Al Hoceima, conformément aux « directives royales » pour «garantir les libertés».

«Ce sont des signaux profonds, j’espère qu’ils seront reçus par chacun. (…) Le retrait se fera par étape», a précisé le gouverneur Chourak.

Des habitants sur place, ont confirmé mardi que «les policiers se sont effectivement retirés de la place centrale d’Al-Hoceima», comment le montrent des photos et vidéos de la place, désertée par les policiers ainsi que par les manifestants, diffusés par les réseaux sociaux.

Par ailleurs, le chef du gouvernement marocain Saâd Eddine El Othmani avait exprimé «son regret et sa tristesse» après les violences qui ont éclaté en début de semaine dernière à Al-Hoceima où près de 80 policiers ont été blessés, selon un bilan officiel.

Dans une déclaration à la presse, El Othmani avait «exhorté la population locale à coopérer» après ces «douloureux évènements», tout en «insistant sur la nécessité (…) d’enquêter sur tout abus» qui auraient été commis  par les forces de l’ordre.

La ville d’Al-Hoceima et des localités environnantes sont le théâtre  d’un mouvement de manifestations couplées de revendications sociales, qui secoue le nord du Royaume depuis huit mois.

L’Etat marocain avait relancé ces derniers mois, un vaste programme de développement dans la province. Mais le roi Mohammed VI a tancé fin juin, ses ministres pour la «non-exécution dans les délais impartis» de ces projets.

Les principaux meneurs ont été arrêtés fin mai, mais les manifestations quasi-quotidiennes ont continué, pacifiques dans une première étape, puis dans un climat de vive tension et avec des heurts de plus en plus fréquents avec les forces de l’ordre.

La libération des détenus est devenue la principale revendication des contestataires, qui exigent également la fin de la « militarisation » de la région.

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