Le gouvernement et groupes armés centrafricains enterrent leur hache de guerre à Rome
Le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés ont signé ce lundi à Rome, un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu «immédiat», sous l’égide de la communauté catholique de Sant’Egidio.
Cette communauté, très impliquée dans des médiations de paix, notamment en Afrique, est parvenue à un accord qui engage les deux protagonistes à un cessez-le-feu immédiat sur tout le territoire centrafricain, «sous le contrôle de la communauté internationale».
L’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés est une réelle avancée vers la paix en Centrafrique, un des pays «des plus dangereux pour les travailleurs humanitaires, avec 31 % des problèmes de sécurité rencontrés par les agents humanitaires dans le monde en 2016 », selon un rapport d’activité de l’ONU publié récemment.
Selon le président de cette communauté Marco Impagliazzo l’accord met en place un canal de communication régulier entre l’organisation, basée à Rome, et les Nations unies, une collaboration qui rendra les deux institutions « plus fortes ».
Reconnaissant son efficacité dans les négociations de paix depuis sa création, Jeffrey Feltman, sous-secrétaire général aux affaires politiques de l’ONU a affirmé que la communauté est capable « de parvenir à l’accord le plus difficile à atteindre ».
Selon le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA), « pour la première fois depuis août 2014, le nombre des déplacés a atteint 500.000 personnes. Il est passé de 440.400 personnes en avril à 503.600 en mai, soit une augmentation de 14% ».
La Centrafrique a basculé dans les massacres de masse en 2013 avec le renversement du président Bozizé par l’ex-Séléka, entraînant une contre-offensive des anti-Balakas.
Les interventions de la France (2013-2016) et de la Minusca ont ramené le calme dans Bangui mais la moitié du pays reste sous le contrôle des groupes armés.