Lesotho-Législatives : Les observateurs inquiets de la présence de soldats autour les bureaux de vote

La Commission électorale du Lesotho et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont réclamé dimanche des explications sur la présence de soldats autour de nombreux bureaux de vote lors des législatives de samedi au Lesotho.

Des législatives aux résultats très incertains qui, selon des observateurs, ne devraient pas permettre à ce petit royaume africain de rompre avec son instabilité politique chronique, nourrie par une armée omniprésente.

Selon le porte-parole de la Commission électorale indépendante du Lesotho, Tuoe Hantsi, «le pays, les électeurs et même les observateurs ont été surpris (…) il leur a semblé que certains électeurs ont été intimidés», ajoutant que «c’est la loi qui établit, qui doit être présent autour des bureaux de vote, et (les soldats) ont semé la confusion».

«Nous allons demander des explications à l’armée pour savoir pourquoi les soldats étaient déployés autour des bureaux de vote», a pour sa part déclaré le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Augustine Mahiga, à la tête d’une délégation d’observateurs mandatée par la SADC.

Par cette présence remarquée de l’armée, plusieurs observateurs voient la main obscure du général Tlali Kamoli, chef de l’armée, accusé d’avoir ordonné l’assaut contre le quartier général de la police avant d’être démis de ses fonctions l’an dernier, mais son influence continue d’alimenter les rumeurs d’intervention militaire.

Ce scrutin, le troisième en cinq ans, met en lice deux candidats favoris: le Premier ministre, Pakalitha Mosisili et l’ex-chef du gouvernement, Thomas Thabane, 77 ans, qui avait été contraint de quitter le pays en 2014 après une tentative de coup d’Etat militaire. Les législatives ont  été précipitées par la mise en minorité en mars de la coalition de sept partis au pouvoir depuis 2015.

Les électeurs lesothans en quête de stabilité politique pour leur pays se sont pressés samedi, dans le calme, dans les bureaux de vote pour exprimer leur choix.

Le Lesotho reste un des pays les plus pauvres du continent, largement dépendant de l’agriculture et de l’élevage. Près du quart de sa population de 2 millions d’habitants est touchée  par le sida.

Dans cette monarchie parlementaire dirigée par le roi Letsie III, dont les pouvoirs sont largement honorifiques, le Parlement est composé de 120 députés, dont 80 sont élus au suffrage majoritaire et les 40 autres répartis à la proportionnelle.

Ce système électoral et la participation de petits partis laissent présager d’une nouvelle coalition gouvernementale, synonyme d’instabilité. Les résultats du scrutin ne sont pas attendus avant plusieurs jours.

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