Gambie : l’ONU exige le retrait de l’armée du siège de la commission électorale
Le secrétaire général de l’ONU a condamné ce mercredi l’intervention des forces de sécurité gambiennes contre la commission électorale indépendante, invitant ces forces de sécurité à « quitter immédiatement » les locaux de l’institution.
Mardi, au moment où la délégation de haut niveau de la Cédéao se trouvait à Banjul pour tenter de convaincre le président sortant Yahya Jammeh de céder le pouvoir à son successeur élu Adama Barrow, les forces de sécurité avaient investi le siège de la commission, chassant les fonctionnaires qui y travaillent.
Pour Ban Ki-moon, cet acte est « un manque scandaleux de respect de la volonté du peuple gambien et un défi à la communauté internationale ».
Cette action « remet en cause le statut indépendant de la commission selon la constitution gambienne et pourrait compromettre le matériel électoral sensible que la commission a sous sa garde ».
Le secrétaire général de l’ONU a demandé aux forces de sécurité de « s’abstenir de tout nouvel acte qui menacerait les efforts pour instaurer un transfert pacifique du pouvoir » et a renouvelé son appel à Jammeh à céder le pouvoir à son successeur « pacifiquement et dans l’ordre ».
Mohamed Ibn Chambas, le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, a affirmé lui aussi ce mercredi que le président gambien Yahya Jammeh devait « être prêt à céder le pouvoir » en janvier prochain, à l’opposant Adama Barrow, en dépit de son recours devant la cour suprême.
« L’opposition a remporté l’élection, qui a été juste’’ a tranché Ibn Chambas, rappelant au passage que le mandat de cinq ans de Jammeh expire le 19 janvier et qu’ »Il devra être prêt à céder le pouvoir » à cette date.
Après une journée de discussions mardi, la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, qui conduisait la délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a reconnu qu’aucun accord n’avait été obtenu sur le départ de Jammeh.