Afrique du Sud : Le gouvernement réagit aux violences politiques

zuma-jA moins de deux mois des élections locales, le gouvernement sud-africain a dit son inquiétude face à l’augmentation des violences politiques dans le pays, et a décidé de mettre sur pied une unité spéciale de police.

Le 7 juin dernier, un leader local de l’ANC, le parti au pouvoir, a été abattu alors qu’il sortait d’un meeting politique dans la province du KwaZulu Natal. Quelques jours avant, une militante de l’EFF, le parti radical de Julius Malema, s’est fait tirer dessus alors qu’elle distribuait des tracts de son parti.

Près d’une dizaine de militants politiques ont été tués depuis le début de l’année en Afrique du Sud. Le gouvernement s’inquiète et a annoncé cette semaine la mise sur pied d’une équipe spéciale qui sera chargée d’enquêter et de prendre les mesures nécessaires pour éviter de nouvelles violences.

Selon Ivor Sarakinsky, un analyste politique, l’intolérance politique a toujours existé dans le pays, mais elle s’est accrue avec la concurrence. Empêcher par exemple la tenue d’un meeting politique de l’opposition, ou lui interdire l’accès aux infrastructures publiques, comme des stades ou des salles publiques ou même perturber des meetings de l’opposition sont selon lui des choses courantes en Afrique du Sud.

« Mais ce qui rend cette élection différente, c’est la présence de parti d’opposition, comme l’EFF de Julius Malema, qui ont le pouvoir de sérieusement concurrencer le parti au pouvoir», a-t-il expliqué.

Deux régions sont particulièrement touchées par cette violence politique, les provinces du Cap oriental et surtout du Kwazulu Natal, région d’origine du chef de l’Etat Jacob Zuma acculé par l’opposition et des membres de son parti à une démission anticipée pour avoir trempé dans la corruption.

Pour Mary Haas, chercheuse à l’université de Durban, autrefois la violence dans cette province était entre partis rivaux, aujourd’hui elle est au sein même du parti au pouvoir l’ANC : «Dans cette province il y a depuis plusieurs années deux camps distincts au sein de l’ANC. Et il y a beaucoup de lobbying pour s’assurer que les conseillers municipaux qui seront élus sont dans le bon camp. Il s’agit de s’assurer qu’il y ait un soutien pour le président Zuma».

En effet,  le Kwa Zulu Natal est la région où l’ANC est le plus populaire, mais surtout où le président Zuma a le plus de soutien.

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