Burkina : Le gouvernement Kafondo accusé de corruption

Michel-KafondoDans un audit rendu public ce samedi à Ouagadougou, le gouvernement de transition dirigé par le premier ministre Isaac Zida, est accusé de mauvaise gestion et de corruption par l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC0, publique).

Le rapport de l’ASCE-LCO révèle de nombreuses «irrégularités» notamment le «recours abusif à l’entente directe pour les commandes publiques», le «non-respect de la réglementation des achats publics dans l’exécution de la commande publique» dans l’administration publique durant la transition.

Selon cette institution publique, le gouvernement de Michel Kafondo  a eu «massivement» recours aux «procédures exceptionnelles» notamment des ententes directes et des appels d’offres restreints pour les marchés publics.

En effet, selon le rapport de l’ASCE-LCO, ce sont au total 63,1 milliards de francs CFA, soit 55,33% du montant total des commandes publiques passées pendant la période de la transition, qui ont été faites sur la base d’ententes directes et d’appels d’offres restreints « en violation massive des textes », précisent les auditeurs.

La norme régionale fixée par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en matière d’entente directe et d’appels d’offres restreints est de 15%, d’où le recours abusif aux procédures exceptionnelles dénoncé par l’ASCE-LCO.

« Cette situation a pour conséquence des risques élevés de collusion, de corruption, d’enrichissement illicite et de gaspillage des ressources budgétaires », souligne le rapport qui dénonce aussi «l’existence de nombreuses dépenses sans pièces justificatives» ou des «pièces justificatives irrégulières».

Le rapport cite nommément l’ex-Premier ministre de la transition Isaac Zida et dix-huit membres de son gouvernement, des membres de leur famille, qu’il accuse de s’être fait attribuer des parcelles dans le quartier chic de Ouaga2000 (sud de la capitale) en violation flagrante des textes.

L’enquête réalisé sur la période du 1er janvier au 28 décembre 2015, date de démission du gouvernement de transition, a été commandée par le président élu, Roch Marc Christian Kaboré et a mobilisé 120 auditeurs pendant deux mois.

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