Burundi : « recensement général » des étrangers vivant dans le pays

guillome-bunyoniAu Burundi, tous les étrangers qui vivent sur le territoire national étaient invités mardi à se présenter en fonction de leur continent d’origine aux bureaux de la Police de l’air, de la frontière et des étrangers (Pafe), pour se faire recenser suivant un calendrier qui s’échelonne sur une période de deux mois.

Ce recensement qui « a pour objectif d’octroyer aux étrangers une carte biométrique pour étrangers », a débuté mardi à Bujumbura, selon le porte-parole du ministère de la Sécurité publique et de la police. « La présence physique »de chaque étranger et « le port de son titre de voyage », sont exigés, précisait déjà à la mi-février le ministre de la Sécurité burundaise le général Alain-Guillaume Bunyoni, lors de l’annonce de ce recensement.

Plusieurs concernés par ce recensement général restent méfiants. « Nous ne savons pas comment la police va utiliser ces données et avec les violences qui ont déjà touché les Rwandais (…) je pense que moi aussi, je vais me résoudre à quitter ce pays », a expliqué un ressortissant rwandais, né au Burundi il y a une quarantaine d’années.

Mais Pierre Nkurikiye, le porte-parole du ministère de la sécurité se veut rassurant. « Pour les Rwandais qui se trouvent ici au Burundi, nous pensons qu’ils s’y trouvent conformément à la loi. (…) Ce n’est pas seulement pour les Rwandais, mais pour tous les étrangers ».

Des milliers de Rwandais qui vivaient au Burundi ont fui ce pays dès le déclenchement de la crise, après que de nombreuses arrestations aient été faites par le pouvoir dans leur communauté.

Les relations entre le Rwanda et le Burundi sont très tendues depuis quelques semaines, et tous les samedis des manifestations anti-Rwanda et son président Paul Kagamé, accusés de manœuvrer contre le pouvoir burundais, sont organisées à travers tout le pays.

La communauté étrangère au Burundi est essentiellement composée de plusieurs dizaines de milliers de Congolais, de ressortissants d’Afrique de l’Ouest, d’une grande communauté omanaise devenue apatride et d’Indiens.

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