Élection présidentielle : Les Burundais boudent les bureaux de vote

nuburundiMardi, jour de scrutin présidentiel.Les électeurs burundais ont été peu nombreux à se rendre mardi, jour du scrutin présidentiel, dans les bureaux de vote.

En plus du boycott du vote demandé par l’opposition, le début de journée a été marqué par des violences, qui ont fait deux morts.

Dans la capitale comme en province, la mobilisation des électeurs a été plus faible encore que celle constatée lors des élections législatives du 29 juin.

« On espère que les gens vont venir plus tard », a affirmé un responsable de la Commission électorale provinciale indépendante (CÉPI) à Gitega, une province favorable au président sortant Pierre Nkurunziza.

Sa volonté de briguer un troisième mandat consécutif a déclenché une crise depuis mai dernier. Pour l’opposition, cette nouvelle candidature de Nkurunziza est anticonstitutionnelle et contraire à l’accord d’Arusha.

En raison des tensions nées de la contestation, un report des élections a été demandé sans succès par l’opposition, la société civile, ainsi que par l’Union africaine et des pays donateurs occidentaux.

Conséquence de l’appel au boycott lancé par l’opposition, plusieurs Burundais parmi les rares votants se dépêchaient d’effacer l’encre de leur doigt dès la sortie du bureau de vote. « Je ne veux pas retourner dans mon quartier avec de l’encre sur les doigts», explique une électrice du quartier de Gihosha, au nord-est de Bujumbura la capitale.

Plus tôt dans la journée, le scrutin s’est ouvert sur fond de violences dans la capitale. Un policier a été tué dans la nuit par l’explosion d’une grenade et un civil (cadre présumé de l’opposition) est décédé dans des circonstances non encore élucidées.

Bien qu’ayant retiré leur candidature de ces présidentielles, tous les candidats de l’opposition ont vu leurs noms imprimés sur les bulletins de vote et la commission électorale assure que toutes les voix seront comptabilisées.

Les États-Unis refusent toutefois de donner toute crédibilité à l’élection présidentielle, dont l’issue est déjà connue.

« Les États-Unis préviennent que des élections tenues dans les conditions qui règnent actuellement au Burundi ne seront pas crédibles et discréditeront davantage le gouvernement », a indiqué dans un communiqué le porte-parole du département d’État, John Kirby.

Le pays traverse sa crise politique la plus grave depuis la fin de la guerre civile qui avait opposé des groupes ethniques de la majorité hutue, dont est issu Pierre Nkurunziza, à l’armée, majoritairement commandée par des Tutsis.

Un accord de paix, signé en 2005, a mis un terme à un conflit qui a coûté la vie à 300.000 personnes en 12 ans.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *