Crise au Burundi : nouveau Sommet de la communauté est-africaine

est-afriqueLes dirigeants des pays de la Communauté est-africaine (EAC) essayeront une nouvelle fois lundi, de dénouer la crise politique burundaise, une semaine après la tenue au Burundi des élections législatives et communales boycottées par l’opposition et dont la validité est mise en doute par la communauté internationale.

«Il y a un nouveau sommet de la Communauté sur le Burundi lundi prochain à Dar Es Salam en Tanzanie», a annoncé Othieno Owora, chargé des relations publiques au secrétariat de l’EAC qui regroupe le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya.

Selon lui les chefs d’Etat vont faire une évaluation de la situation dans le pays depuis leur dernier sommet le 31 mai. Inquiète d’un climat de violence peu propice à l’organisation d’élections crédibles, l’EAC avait proposé avec insistance, comme la quasi-unanimité de la communauté internationale, un report des législatives et communales qui ont ouvert les élections générales burundaises lundi. Une présidentielle est prévue le 15 juillet, suivie de sénatoriales le 24.

Mais arguant d’un risque de vide constitutionnel, Bujumbura est restée sourde à ces appels.

Le Burundi vie une grave crise politique depuis fin avril, lorsque l’actuel président Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, a officialisé sa candidature à un troisième mandat.

Une candidature que ses opposants jugent anticonstitutionnelle et contraire à l’accord d’Arusha qui avait permis de mettre fin à la longue guerre civile burundaise (1993-2006).

Et depuis, un mouvement de contestation populaire a été violemment réprimé par la police, parfois à balle réelle.

Mercredi dans l’attente des résultats des élections, un groupe armé avait affronté la police dans le quartier de Citiboke, un quartier de la capitale au cœur de la contestation, coûtant la vie à cinq personnes.

Les Burundais attendent toujours le résultat des élections de lundi, qualifiées de mascarades par l’opposition et dont la validité a été mise en doute mercredi par l’ONU, s’appuyant sur les premières conclusions de sa Mission d’observation électorale (Menub), déployée depuis janvier dans le pays.

Dans un document accablant de neuf pages, la mission détaille les violences, intimidations, violations des droits de l’homme et restrictions à la liberté d’expression qui ont jalonné tout le long de la campagne électorale et jusqu’au jour du scrutin. Plus de 70 personnes sont déjà mortes depuis le déclenchement des violences liées à la contestation, et plus de 140.000 Burundais ont fui dans les pays voisins.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *