Lutte contre Boko Haram : Le Tchad renforce les troupes camerounaises

 Le gouvernement tchadien, a déployé un millier de soldats supplémentaire dans la ville de Mora, dans l’extrême-Nord du Cameroun, près des bastions nigérians de Boko Haram, vendredi 27 mars dernier. Ce déploiement de militaires tchadiens, va permettre de « renforcer les offensives contre la milice Boko Haram »,  a indiqué Idriss Deby, président tchadien.

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Boko Haram

Depuis deux mois, le Tchad, le Cameroun, le Niger, ont déployé leur force armée pour aider le Nigéria, à faire face à cette insurrection qu’est Boko Haram. Mais, depuis que les offensives sont menées, les partenaires du Nigéria dans cette guerre estiment qu’Abuja ne coopère pas assez.

Idriss Deby, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire français « Le Point », n’a pas manqué, de déplorer le peu de coopération du Nigeria dans la lutte contre les islamistes. « Deux mois après le début de cette guerre, nous n’avons pas pu avoir un contact direct, sur le terrain, avec des unités de l’armée nigériane. L’armée tchadienne mène seule ses combats à l’intérieur du Nigeria, et c’est un problème », précise-t-il dans l’interview.

Idriss Deby, clame avoir fait « une demande expresse auprès du gouvernement Nigérian », révèle le président du Tchad, tout en précisant que sa demande express n’a toujours pas eu de réponse de la part du Nigéria. « Pour des raisons que nous ignorons, jusque-là nous n’avons pas pu travailler ensemble », souligne-t-il.

Le Nigéria, joue donc au grand absent dans le cadre des décisions régionales pour en découdre avec Boko Haram. Le Nigéria, brille d’ailleurs par son absence dans la cellule de coopération et de liaison basée à N’djamena, au quartier général de l’opération anti-jihadiste française Barkhane. Depuis environ 15 jours, la cellule est « au complet », dit-on du côté de Barkhane. Des officiers de liaison français, britanniques, américains, nigériens, tchadiens et camerounais échangent au quotidien du renseignement sur Boko Haram. Abuja n’a pas répondu à l’invitation.

Pour les observateurs, ce manque de coordination affiché par Abuja, s’expliquerait sans doute par la méfiance du Nigeria anglophone envers ses voisins francophones et de différends anciens. Notamment, des différends avec le Cameroun, dans le cadre de la péninsule de Bakassi. L’armée camerounaise, n’est d’ailleurs pas autorisée à franchir la frontière et restent cantonnés à une posture défensive face aux islamistes.

Même la force régionale de 10 000 hommes, formés et qui attend un cadre juridique pour intervention, ne pourra pas se déployer de sitôt. Car, Abuja, qui à certes participé au projet de résolution de l’ONU, remet en cause l’inclusion du chapitre 7, autorisant le recours à la force sur son sol. Pourtant, la force régionale (Tchad, Nigeria, Cameroun, Bénin, Niger) doit avoir la possibilité « d’opérer librement » dans une zone déterminée, selon l’Union africaine, qui a entériné sa création début mars.

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