Tchad : Retour inattendu au pays

french_protect_chad_bangui-AFP_540_350_100La crise qui prévaut en République centrafricaine et surtout les exactions dont sont victimes de nombreux ressortissants tchadiens les contraignent à regagner le Tchad, leur pays d’origine. Ce retour fait suite à un appel lancé la semaine dernière par les autorités tchadiennes  consistant à évacuer les Tchadiens de la Centrafrique. Cette évacuation qui intervient dans un climat délétère de haine religieuse laisse sans voix les populations déjà installées dans des camps au Tchad.

Quotidiennement pressés par les attaques des autochtones, ces derniers ont quitté la Centrafrique laissant tous leurs acquis et même leurs familles derrière eux. « Ils sont venus tuer mon mari devant sa boutique qu’ils ont pillée…je ne connais personne au Tchad. Je vais faire comment ? », a  témoigné une ressortissante désemparée et sans espoir. Comme elle, plusieurs autres, ayant fui les violences intercommunautaires, se retrouvent dépouillées et traumatisées. Interrogé, un étudiant raconte les conditions dans lesquelles sont morts certains de ses collègues avec qui il a étudié à Bangui, la capitale de la Centrafrique. « Ils ont été  lapidés, découpés en morceaux avec des machettes et des houes par les Centrafricains », a-t-il déclaré à ses interlocuteurs.

En rappel, ce déluge d’horreurs a fait plus d’un millier de morts depuis le 5 décembre 2013, date à laquelle a débuté l’opération française « Sangaris » en Centrafrique. Les forces de cette opération, chargées conjointement avec celles de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) de veiller sur la sécurité et le retour à l’ordre dans le pays, peinent difficilement à bien accomplir leur tâche, en raison de la complexité de la situation sur le terrain.

Selon les chiffres donnés par le ministère de l’Action sociale, plus de cinq mille Tchadiens ont déjà été évacués de la Centrafrique vers le Tchad, abandonnant  presque tous leurs biens derrière eux.

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