Un mort dans une nouvelle manifestation sanglante à Conakry contre le président Condé

Un jeune a été tué lundi par balles à Conakry, la capitale de la République de Guinée, quand une marche organisée par l’opposition derrière les cercueils de manifestants tués lors de récentes manifestations, a dégénéré en nouveaux affrontements violents avec les forces de l’ordre.

Abdourahim Diallo, 17 ans, a été touché au ventre et a succombé à ses blessures à l’hôpital alors qu’il était venu « assister aux obsèques de son ami tué il y a deux semaines », a dit à la presse sa sœur Diariana. Selon sa sœur, il a été tué par une arme à feu « à bout portant ».

Six autres participants à cette marche ont été blessés par les balles des forces de l’ordre, a annoncé l’opposition.
Les affrontements ont éclaté sur le trajet, jalonné de pick-up de police, entre l’hôpital, où les familles et l’opposition avaient récupéré les corps, et la mosquée, où était prévue la prière avant l’inhumation.

Des groupes denses de jeunes revêtus pour beaucoup des couleurs rouges de l’opposition ont affronté à coups de pierres les engins des forces de l’ordre, les policiers et les gendarmes à pied. Ces derniers ont riposté à l’aide de gaz lacrymogène et de projectiles anti-émeutes, mais aussi à balles réelles, selon plusieurs témoignages.

La Guinée, petit pays de 13 millions d’habitants, est en proie depuis le 14 octobre à une intense contestation contre l’éventualité d’un troisième mandat du président Alpha Condé.

L’opposition accuse de dérive « dictatoriale » l’ancien opposant historique qui fut le premier président démocratiquement élu en 2010, réélu en 2015, après des décennies de régimes autoritaires et militaires. Selon l’opposition M. Condé entend réviser la Constitution pour concourir à un troisième mandat présidentiel en 2020 alors que le texte actuel en limite le nombre à deux.

Le président Condé qui dénonce une opposition «putschiste», a lui-même affirmé que ce sont les manifestants eux-mêmes qui tirent pour mettre les morts « sur le dos » du gouvernement.

Les défenseurs des droits humains dénoncent, eux, un usage excessif de la force par le gouvernement, des arrestations arbitraires et une répression visant à réduire l’opposition au silence.

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