Guinée : Au moins 4 jeunes et un gendarme tués lors d’une manifestation de l’opposition

Au moins quatre jeunes manifestants et un gendarme ont été tués lundi en Guinée dans des heurts entre les forces de sécurité et des milliers d’opposants qui manifestaient contre un troisième mandat de l’actuel président Alpha Condé.

Quatre jeunes sont morts sous les balles tirées par les forces de l’ordre dans la capitale, ont rapporté un médecin et des proches des victimes. Le gouvernement a pour sa part fait état d’un gendarme tué par balle dans la ville de Mamou, à l’est de Conakry, et d’un habitant tué dans la capitale dans des circonstances qui «restent à élucider».

La tension n’a cessé de monter depuis l’appel à la manifestation lancé il y a une semaine, par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cette coalition rassemblant des partis d’opposition, des syndicats et des membres de la société civile s’oppose résolument à une révision de la Constitution évoquée par le pouvoir.

Elle permettrait à l’actuel président Alpha Condé de se présenter pour un troisième mandat, alors que la Constitution en limite actuellement le nombre à deux.

Ce lundi, la quasi-totalité des quartiers périphériques de Conakry a été la proie d’affrontements entre petits groupes éclatés dressant des barricades, incendiant des pneus, lançant des pierres, et des centaines de policiers et gendarmes répliquant par des tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes, mais aussi à balle réelle.

Les activités étaient paralysées dans plusieurs autres villes où les écoles ont renvoyé les élèves chez eux.Le gouvernement a déclaré que la mobilisation était illégale faute de déclaration préalable.

Il avait prévenu qu’il ne céderait «pas le moindre centimètre carré au règne de l’anarchie». L’opposition a justifié l’absence d’une telle déclaration par l’existence depuis juillet 2018 d’une interdiction officieuse de toute protestation des adversaires du gouvernement.

Plusieurs personnes ont été arrêtées, «les forces de l’ordre maîtrisent globalement la situation et le calme règne sur la majorité du pays», a dit le ministre de l’Intérieur, le général Bouréma Condé, dans un communiqué.

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