Des élections législatives au Togo sous haute tension

Les Togolais sont appelés ce jeudi aux urnes, pour des élections législatives boycottées par la principale coalition de l’opposition, après plus d’un an de crise politique et des dizaines de manifestations pour demander le départ du président Faure Gnassingbé.

Les législatives vont se tenir malgré plusieurs appels au report formulés par certains acteurs de la société togolaise, notamment la conférence des évêques catholiques du Togo, les chrétiens protestants et évangéliques, les leaders musulmans ainsi que des organisations de la société civile.

«Nous disons toujours non à ces élections. Nous ferons ce qu’il faut pour qu’elles n’aient pas lieu», a martelé en début de semaine, Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition de l’opposition.

La Cedeao avait encouragé la tenue des législatives avant la fin de l’année, mais cette solution est précipitée, selon l’opposition qui affirme que le recensement a été bâclé et estime ne pas avoir assez de représentants au sein de la Commission électorale.

En amont du scrutin, l’opposition a appelé à manifester pendant une dizaine de jours pour exiger l’arrêt du processus électoral et appelé au boycott des élections.

Dans des vagues de violences sporadiques, au moins quatre personnes ont été tuées les 8 et 10 décembre lors de manifestations à Lomé et dans le centre du pays.

Le porte-parole du gouvernement togolais, le général Gilbert Bawara a déclaré lundi que les élections auront bien lieu le 20 décembre. « Quand on décide de boycotter un scrutin, on reste chez soi. On ne sort pas pour casser les urnes ou empêcher les autres citoyens d’exprimer leur vote », a averti le général à la télévision nationale.

Les forces armées et de sécurité ont voté mardi pour pouvoir sécuriser le scrutin le 20 décembre. Environ 8.000 gendarmes et policiers sont déployés à travers le pays.

Principal enjeu pour le parti au pouvoir : rafler les 4/5 des sièges au parlement pour lui permettre d’opérer seul les réformes, notamment de faire passer le vote de réforme constitutionnelle offrant au président Gnassingbé l’opportunité de se représenter en 2020 et 2025.

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