Démission surprise du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn

Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, a remis sa lettre de démission ce jeudi, sur fond d’une crise interne au sein de la coalition au pouvoir.

Dans sa lettre de démission rendue publique par la radio d’Etat Fana, Hailemariam a dit avoir «fait tout son possible pour résoudre les problèmes de l’Ethiopie», estimant que «sa démission est une solution à ces problèmes».

Hailemariam en poste depuis 2012, avait été adoubé dès 2010 comme le successeur de Meles Zenawi, l’ancien rebelle qui a régné jusqu’à sa mort sur l’Ethiopie après avoir renversé le dictateur Mengistu Hailé Mariam en 1991. Il restera toutefois en poste jusqu’à ce que le « transfert de pouvoir » soit finalisé.

En octobre 2017, Abadula Gemeda, le président de l’Assemblée nationale, avait démissionné de ses fonctions, affirmant vouloir ainsi protester contre le «manque de respect» et la marginalisation de son groupe ethnique et de son parti, l’Organisation démocratique du peuple Oromo (OPDO), l’un quatre partis formant l’EPRDF. Il est finalement revenu par la suite sur sa décision.

Le mois précédant sa démission, de violents affrontements avaient opposé les groupes ethniques Oromo et Somali faisant « des centaines » de morts, selon les autorités.

En  2015 et 2016, le gouvernement avait réprimé les Omoroet les Amhara, les deux principales ethnies du pays, qui manifestaient  contre leur marginalisation. La répression avait fait au moins 940 morts, selon un bilan de la Commission éthiopienne des droits de l’homme.

Ces dernières semaines, les autorités éthiopiennes ont libéré des centaines de prisonniers dont des opposants et des journalistes et abandonné des poursuites, à la suite de la promesse du Premier ministre, le 3 janvier, de libérer un certain nombre d’hommes politiques pour « améliorer le consensus national ».Le président et le vice-président du Congrès fédéraliste oromo (OFC), Merera Gudina et Bekele Gerba, ont été libérés.

« J’espère que le Conseil de l’EPRDF élira démocratiquement une personne qui me remplacera lors de sa prochaine réunion », a ajouté Hailemariam dans sa lettre de démission, sans donner de précisions sur la date de cette réunion ou les noms des candidats à sa succession.

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