Mali: L’opposition et les groupes signataires de l’accord de paix critiquent le pouvoir

Les groupes signataires de l’accord de paix de 2015, notamment l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali et les groupes armés soutenant le pouvoir, ont déploré un manque de concertation lors de la formation du nouveau Gouvernement.  L’opposition quant à elle qualifie de «manœuvre» la relance du processus d’entente nationale annoncée par le président Ibrahim Boubacar Keïta.

Ces groupes déplorent qu’«ils n’ont à aucun moment été consultés» lors de formation du nouveau Gouvernement du Mali, dirigé par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, « comme jadis le firent les précédents chefs de gouvernement afin de constituer un Gouvernement prenant en compte les aspirations profondes des populations du nord/Azawad».

Les ex-rebelles, signataires de l’accord de paix de 2015, conservent tout de même dans le gouvernement formé dimanche, la même représentation que dans le précédent, avec des ministères comme celui de la Réconciliation nationale, de l’Administration, du Développement industriel, de l’Artisanat et du Tourisme réputés proches de leurs idées.

D’un autre côté, le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, «ne comprend pas» une loi «d’entente nationale» exemptant de poursuites «tous ceux impliqués dans une rébellion armée», à condition qu’ils n’aient «pas de sang sur les mains».

Cette loi a été annoncée par le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013, à l’occasion de ses vœux de Nouvel an. Selon Soumaïla Cissé, le président Keita jette cela «comme une sorte de scoop à la veille des élections» prévues dans le courant de l’année.

Lors de la passation des charges mardi, le nouveau Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, 63 ans, et son prédécesseur, Abdoulaye Idrissa Maiga, ont «émis le vœu ardent de voir la nouvelle équipe gouvernementale remporter de nouvelles victoires sur les chantiers de la paix et de la cohésion sociale (…) et surtout de la lutte implacable contre les groupes terroristes qui endeuillent chaque jour» le pays, selon un communiqué officiel.

Au Mali, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement frappées par des attaques, malgré l’accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

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