Maroc: un audit pointe la lenteur bureaucratique dans l’exécution des projets de développement d’Al Hoceïma

Les conclusions des rapports d’audit demandés par le Roi Mohammed VI à son gouvernement, ont révélé qu’il n’y a pas eu de malversation ou de fraude, mais plutôt des lenteurs dans l’exécution des projets de développement dans la région d’Al Hoceima, épicentre d’un mouvement de contestation populaire qui a duré des mois en 2017.

Le souverain chérifien avait demandé à son gouvernement en juin dernier un rapport pour déterminer les raisons des retards dans l’exécution du programme de développement dans le Rif, dénommé « Al Hoceïma Manarat Al Moutawassit » (Al Hoceïma, phare de la Méditerranée), lancé par le roi lui-même en octobre 2015 mais dont la réalisation a connu des retards.

Le roi a reçu lundi les conclusions de ce rapport, en présence du chef du gouvernement Saadeddine El Othmani, du ministre de l’Intérieur, de celui de l’Économie et des finances et du Premier président de la Cour des comptes.

Les rapports d’audition des responsables de ce programme, y compris ceux qui ne sont plus en poste, prouvent que la non-exécution de plusieurs composantes de ce programme de développement est plutôt d’ordre bureaucratique.

Toutefois, pour s’en assurer, le roi du Maroc a demandé à la Cour des comptes, habilitée à évaluer l’exécution des projets publics, de faire ses propres investigations et de lui remettre un rapport dans un délai de 10 jours.

En juin dernier le Roi Mohamed VI avait exprimé sa colère au cours d’un conseil des ministres, face aux retards dans l’exécution de ce programme de développement, évalué à 600 millions d’euros et censé désenclaver cette région historiquement frondeuse et en faire un véritable pôle économique.

C’est d’ailleurs une réponse de l’État marocain aux mouvements de contestations dans la zone. Les ONG estiment que près de 300 personnes ont été arrêtées dans les villes d’Al Hoceïma et Casablanca lors de ces manifestations.

Fin juillet, Mohammed VI avait gracié une quarantaine de détenus du mouvement, qui a été déclenché en octobre 2016.

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