Burundi : Un opposant enlevé en plein jour dans la capitale

Léopold Habarugira, un des rares responsables de l’opposition burundaise à ne pas s’être exilé malgré la crise violente que traverse le Burundi depuis 2015, a été enlevé ce mardi pendant qu’il se déplaçait à pied avec son épouse dans les ruelles de Bujumbura, selon sa famille et son parti.

L’homme d’affaires Habarugira qui est le trésorier de l’Union pour la paix et le développement (UPD), est considéré comme un proche d’Hussein Radjabu, ancien homme fort du parti présidentiel (Cndd-FDD) tombé en disgrâce avec le pouvoir. Il est resté au Burundi malgré les menaces qui pèsent sur les opposants depuis l’élection du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat controversé, en juillet 2015.

Selon son épouse Libérate Nzitonda, il a été enlevé mardi vers 07H30 locales (05H30 GMT) dans l’est de la capitale burundaise. «Je faisais de la marche avec mon mari quand une voiture de couleur noire, aux vitres teintées et sans plaques (d’immatriculation) s’est arrêtée devant nous».

Quatre hommes, dont un «en tenue de police et armé d’un fusil» sont sortis de ce véhicule et ont emmené Léopold Habarugira sous le regard de plusieurs passants, a poursuivi Mme Nzitonda, assurant que son mari a déjà fait l’objet d’une tentative d’assassinat en 2016.

En croire le président en exil de l’UPD, Chauvineau Mugwengezo, ce mode opératoire «correspond aux méthodes du SNR » (Service national de renseignement), assurant que son «parti est dans le collimateur du pouvoir, comme tous ceux qui sont opposés au troisième mandat de Nkurunziza».
Selon l’Onu et de nombreuses ONG, les violences au Burundi ont déjà fait entre 500 à 2.000 morts, des centaines de cas de disparition forcée et de torture, et ont poussé à l’exil plus de 425.000 Burundais.

Les nations Unies ont appelé la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter au plus vite, sur de présumés crimes contre l’humanité commis par des proches du pouvoir de Bujumbura.

La CPI a alors jusqu’au 27 octobre pour ouvrir une enquête de son propre chef, avant l’entrée en vigueur de la décision du Burundi de se retirer de la CPI.

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