Nigéria : Suspension du gouverneur de la Banque centrale

sanusi-lamidoLe président Goodluck Jonathan a suspendu jeudi, le gouverneur de la Banque centrale du Nigéria (NCB), Lamido Sanusi qui avait récemment remis en question les chiffres sur les revenus de la vente du pétrole.
D’après Ruben Abati, le porte-parole de la présidence, « son mandat a été caractérisé par diverses imprudences financières, incompatibles avec la vision d’une banque centrale tournée vers une direction sensée de l’économie ».
En dehors de ce justificatif officiel, certaines sources affirment que M. Sanusi entendait dénoncer la corruption courante dans la gestion des revenus pétroliers. Pas plus tard qu’en décembre dernier, il signalait, dans un rapport, la disparition de 49 milliards de dollars à la Nigeria National Petroleum Corporation (NNPC).Dans les semaines suivantes, l’ex-gouverneur de la NCB avait corrigé la somme manquante, fluctuant entre 12 milliards et 20 milliards de dollars.
Une occasion directement saisie par le gouvernement pour jeter le discrédit sur toutes ses accusations et même tenter de pousser, en vain, l’auteur à la démission. Malgré ces hésitations, bon nombre d’observateurs pensent que M. Sanusi a raison sur les mystères liés aux revenus pétroliers.
Pour preuve, le Nigéria a engrangé 49 milliards de dollars de recettes d’exportations du pétrole en 2012 ; pourtant, ce pays avait atteint le total de 54 milliards de dollars un an avant. Et, durant cet intervalle de temps, le cours du brut est demeuré stable. Pour tenter de mettre fin à cette polémique, la ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala, avait demandé un audit qui sera curieusement supervisé par l’Assemblée nationale.
Bien que limogé, Lamido Sanusi reste respecté au Nigéria pour son rôle dans l’assainissement du secteur financier et la lutte contre la fraude bancaire. Cela a contribué à attirer, de nouveau, bon nombre d’investisseurs étrangers. D’ailleurs, sa démission a immédiatement entraîné la chute de la monnaie locale, le naira, face au dollar.

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