Faure Gnassingbé : un troisième mandat légitime ?

La question de limitation du mandat présidentiel revient à l’ordre du jour au Togo. Et pour cause, le Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC), en charge de discuter les réformes institutionnelles et constitutionnelles de la République Togolaise, a statué ce jeudi 1er Décembre, sur les conditions d’éligibilité à la présidence. Ainsi, le mandat présidentiel a été fixé à cinq ans avec un renouvellement unique. Cette proposition, observable dans d’autres démocraties, semble a priori satisfaire l’ensemble des parties prenantes. A cela près que, le CPDC propose l’adoption d’une disposition de clarification précisant que les nouvelles dispositions relatives à la limitation du mandat ne sont pas rétroactives. En d’autres termes, cette future loi  -si jamais elle venait à être passée à l’assemblée nationale- ne manquera pas de conférer un avantage certain à Faure Gnassingbé, en lui donnant la possibilité de briguer un troisième mandat.

A noter que le 14 Septembre dernier, le gouvernement Gnassingbé avait procédé à la nomination de nouveaux membres du CPDC, décrétant par la même la reprise du dialogue entre le gouvernement et l’opposition, avec l’objectif affiché de créer des conditions favorables à l’apaisement politique et à la concertation sur les grands sujets d’intérêt national. Une initiative gouvernementale qui s’inscrit dans la continuité des recommandations de l’Accord global de coopération signé en 2006 par les principaux acteurs de la classe politique togolaise, et considéré par eux comme un facteur de paix, de stabilité et de réconciliation.

Pour l’heure, l’opinion publique reste mitigée. Au moment où certaines composantes de l’opposition et de la société civile s’insurgent contre cette mesure, d’autres y voient au contraire une action favorable au processus de transition démocratique en cours. En effet,  au-delà du principe de la non rétroactivité de la loi -généralement admis-, les réalisations et réformes engagées par le gouvernement Gnassingbé, notamment en matière de bonne gouvernance démocratique, administrative et économique, confortent sa légitimité.

La mise en place d’un gouvernement d’ouverture a été une parfaite illustration de la volonté de l’actuel président d’associer les togolais à la consolidation de l’Etat de droit.  A cela s’ajoute sa gestion notable de dossiers délicats que sont l’unité et la réconciliation nationale.

En outre, face à un contexte socioéconomique et sociopolitique encore peu stabilisé, nombreux sont ceux qui plaident pour un gouvernement de continuité. Le développement auquel aspirent les togolais ne pouvant se concrétiser qu’à travers son ancrage durable dans un cadre de paix, de sécurité et de stabilité politique.

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