Cameroun : L’exemple Hysacam

Peut-être ne le sait-on pas mais ce sont des autochtones qui chapeautent l’entreprise Hygiène et Salubrité du Cameroun (Hysacam).  Et, avec succès. Un modèle de réussite dans le secteur de gestion des déchets. L’occasion fait le larron, dit-on en français. Cela, quelques employés d’Hysacam l’ont bien compris en 1994 quand leur entreprise, alors propriété du français Grandjouan, était contrainte à la liquidation. C’est ainsi qu’à partir de 80 % du capital racheté, Hysacam a su relever la tête, collaborant aujourd’hui avec une dizaine de clients au Cameroun pour générer 40 millions de dollars de chiffre d’affaire annuel. Adepte de l’amélioration continue, Hysacam multiplie des initiatives innovantes. Aussi, a-t-elle lancé, en juin dernier, la première centrale de captage de biogaz à la décharge de Nkolfoulou près de Yaoundé. Cette unité servira à retenir le méthane rejeté lors du traitement des déchets afin de le transformer en électricité. En outre, Hysacam s’est équipé, en août, de 125 camions de ramassage d’ordures supplémentaires moyennant 14 milliards de FCFA (plus de 30 millions de dollars américains). La réputation d’Hysacam lui a ouvert des portes internationales. Elle s’est engagée, fin 2008, à ramasser les ordures de la ville de Niamey (Niger) pendant cinq ans et, l’année suivante, avec N’Djamena (Tchad), d’abord pour un travail ponctuel de nettoyage urbain à l’occasion de la célébration de l’indépendance, lequel a débouché à un contrat de cinq ans. Mais, les deux conventions n’ont pas abouti suite à des difficultés politiques. Qu’à cela ne tienne, Hysacam continue son bonhomme de chemin. Actuellement, elle construit une centrale à Bassa dans les faubourgs de Douala. A terme, cette unité, qui aura nécessité un crédit bancaire de 3 milliards de FCFA (7 millions de dollars américains), empêchera l’émission d’un million de tonnes de CO2 lors de la prochaine décennie.

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