Guerre au Tigré : L’Ethiopie rejette les accusation d’Antony Blinken

Le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, a dénoncé lundi, après un séjour en Ethiopie, des «crimes de guerre» commis par les parties en conflit (forces progouvernementales et ses alliés, ainsi que les rebelles et l’armée érythréenne) pendant la guerre dans la région éthiopienne du Tigré, provoquant la colère d’Addis-Abeba.

Dans un communiqué, la diplomatie éthiopienne a souligné que «le gouvernement d’Ethiopie n’accepte pas les condamnations générales contenues dans cette déclaration» américaine qui «est sélective car elle répartit de manière inique les responsabilités parmi les parties».

Dénonçant «une approche (…) unilatérale et antagoniste», le ministère éthiopien des Affaires étrangères considère que les Etats-Unis «semblent exonérer une des parties de certaines accusations de violations de droits humains, telles que viols ou violences sexuelles malgré des claires et accablantes preuves de sa culpabilité», et ce «sans raison apparente».

«Alors que l’Ethiopie met en application le processus de paix, une telle répartition des responsabilités est injustifiée et amoindrit le soutien des Etats-Unis à un processus de paix inclusif en Ethiopie», poursuit le communiqué.

Le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités régionales du Tigré avaient signé, le 2 novembre 2022 à Pretoria (Afrique du Sud), sous l’égide de l’Union africaine (UA), un accord de paix visant à mettre un terme au conflit qui oppose les deux parties depuis deux ans.

La diplomatie éthiopienne craint que la déclaration américaine, une «source de discorde», soit «utilisée pour alimenter des campagnes» susceptibles de dresser «les communautés les unes contre les autres».

Le gouvernement éthiopien promet finalement que «l’Ethiopie va continuer à mettre en place toutes les mesures visant à faire rendre des comptes aux responsables, y compris l’achèvement de la consultation nationale sur la justice transitionnelle et faire en sorte que justice soit rendue à toutes les victimes».

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