Afrique du Sud: Ramaphosa décrypte la corruption sous la présidence de Zuma

Le dirigeant sud-africain Cyril Ramaphosa a reconnu mercredi une corruption d’Etat endémique sous la présidence de son prédécesseur Jacob Zuma, affirmant n’avoir pas démissionné alors de son poste de vice-président pour tenter de résister à ce fléau.

Ramaphosa témoignait mercredi devant la Commission qui enquête sur le pillage des caisses de l’Etat sous la présidence Zuma (2009-2018), qui avait pris fin prématurément en raison de l’ampleur du scandale. M. Ramaphosa était son vice-président depuis 2014, avant de lui succéder en février 2018.

Ramaphosa a raconté mercredi avoir eu «cinq options possibles». «Démissionner, dénoncer, acquiescer et encourager, rester et garder le silence, ou rester et résister», a-t-il dit. Un rapport accablant de la médiatrice du pays en 2016 puis des révélations de presse, rapportent «qu’un réseau d’individus était apparemment de connivence avec de hauts fonctionnaires pour occuper des postes et s’emparer d’institutions-clé».

Et s’il avait démissionné, cela «aurait considérablement réduit ma capacité à contribuer» à limiter la corruption au plus haut niveau, a-t-il plaidé. Il a donc décidé de rester «pour résister à certains des abus de pouvoir les plus flagrants».

Zuma pour avoir obstinément refusé de comparaître devant la Commission a été condamné à 15 mois de prison ferme. Le rapport dit du « Guptagate » de 2016 détaillait comment une fratrie d’hommes d’affaires d’origine indienne, les Gupta, avait remporté de lucratifs contrats publics et imposé la nomination de certains ministres pour favoriser leurs intérêts.

Ramaphosa a justifié d’avoir évité le conflit avec M. Zuma pour ne pas être limogé ou voir son influence, «sa capacité à apporter du changement» considérablement limitée, voir anéantie. J. Zuma, toujours populaire auprès d’une frange des militants du parti au pouvoir (ANC), retourne devant les juges le 09 septembre prochain pour une série de procès pour corruption.

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