Laurent Gbagbo estime que la CPI voulait «écarter un homme gênant» via son emprisonnement
L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a affirmé lundi qu’il avait été livré par le pouvoir ivoirien en 2011 à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, car «il fallait écarter un homme gênant», lors d’une déclaration devant la presse et des chefs coutumiers.
«Il fallait écarter un homme gênant, un concurrent gênant, alors on m’a mis là-bas», a déclaré Gbagbo à Mama, son village natal, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire.
«Même les Blancs qui ne nous connaissent pas, qui suivent nos petites querelles ici, ont su que je (n’étais) pas un criminel. Moi je fais tout, mais je ne suis pas un criminel», s’est défendu l’ancien président ivoirien qui a été définitivement acquitté fin mars 2021, par la CPI devant laquelle il était poursuivi pour crimes contre l’humanité.
C’est la première fois depuis son retour en Côte d’Ivoire le 17 juin, après dix ans d’absence, que l’ex-président ivoirien évoquait publiquement les circonstances de son jugement et de son acquittement par la CPI.
Son retour à Mama n’a donné lieu à aucun incident, contrairement à son arrivée à Abidjan, marquée par de nombreux accrochages entre les forces de l’ordre et ses partisans qui voulaient l’accueillir en grande pompe près de l’aéroport.
Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, avait été arrêté en avril 2011 à Abidjan, puis transféré sept mois plus tard à la CPI afin d’y être jugé pour les violences commises à la suite de la présidentielle de fin 2010. Son refus de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara avait provoqué une crise postélectorale sanglante ayant fait 3.000 morts.
Réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat controversé, M. Ouattara a donné son feu vert au retour de Laurent Gbagbo quelques jours après son acquittement par la CPI.