Mauritanie: La police libère 42 manifestants interpelés samedi à Nouakchott

La police mauritanienne a libéré dimanche les 42 personnes arrêtées la veille à Nouakchott, au cours de manifestations de veuves et d’orphelins demandant justice pour les victimes d’affrontements entre 1989 et 1991.

Entre 1989 et 1991, plusieurs dizaines de milliers de Mauritaniens noirs avaient dû fuir ou avaient été chassés de leur pays après un déchaînement de violences interethniques, sous le régime de l’ancien président Maaouiya Ould Taya (1984-2005). Ils s’étaient réfugiés au Sénégal et au Mali voisins.

Accusés de tentative de coup d’Etat, 28 militaires noirs avaient été exécutés par pendaison le 28 novembre 1990, jour du trentième anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie.

«Les personnes arrêtées sont au nombre de 42, deux à Bababé (sud) et les autres à Nouakchott», réclamaient aussi l’abrogation de la loi d’amnistie adoptée en 1993, qui protège les auteurs présumés des crimes commis pendant deux ans de conflit entre les Mauritaniens noirs et les Maures arabes et berbères.

«Il faut mettre fin à l’impunité et permettre aux Mauritaniens de se retrouver et de réfléchir sur la manière de vivre ensemble», a souligné Dia Alassane, l’un des organisateurs de la marche. «Nous voulons exprimer notre deuil, réclamer nos droits à la justice et aux réparations», a-t-il dit.

L’ancien président Sidi Cheikh Abdellahi – élu démocratiquement en 2007 – avait amorcé un processus qui, à terme, devait apporter une solution à la question de déportés et aider de façon générale à dépasser le problème des exactions commises entre 1989 et 1991, à l’encontre des Noirs tous issus de la composante Hal Pulaaren.

Mais Sidi Cheikh n’aura pas le temps d’aller jusqu’au bout de son projet puisqu’il sera déposé en août 2008 par Mohamed Ould Abdel Aziz.

Vaste pays désertique à la charnière entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, la Mauritanie est peuplée de trois millions d’habitants aux origines diverses: Maures blancs et noirs, Noirs ayant leurs racines en Afrique subsaharienne.

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