Crime au Darfour: le Soudan et la CPI envisagent plusieurs scénarios de procès

La justice soudanaise a évoqué lundi plusieurs possibilités de procès pour les responsables accusés de crimes au Darfour, allant de l’extradition à un tribunal hybride, après des discussions à Khartoum avec la Cour pénale internationale (CPI).

«Nous discutons de plusieurs possibilités et propositions concernant les dossiers de la CPI et nous aspirons à parvenir à une vision commune», a déclaré le ministre soudanais de la Justice, Nasreddine Abdelbari, lors d’une conférence de presse à l’occasion d’une visite officielle à Khartoum de la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda.

«Parmi ces scénarios, il y a la remise (de ces) personnes, la comparution (devant le tribunal), la formation d’un tribunal hybride ou d’un tribunal spécial à la suite de consultations avec les institutions de l’Etat et les familles des victimes», a-t-il dit.

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok s’est engagé samedi à coopérer avec la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda, en visite à Khartoum pour discuter de l’extradition de responsables recherchés pour «génocide» au Darfour. Mme Bensouda a déclaré que sa visite avait un « double objectif »: «Discuter (…) de la complémentarité du travail de la Cour et de l’appareil judiciaire soudanais sur le Darfour» et de la « coopération des autorités soudanaises dans la collecte d’informations sur M. (Ali) Abdel Rahman Kosheib».

Le sort de l’ex-président Omar el-Béchir, déchu par une révolte populaire en avril 2019 et recherché depuis plus d’une décennie par la CPI pour «génocide», «crimes de guerre» et «crime contre l’humanité» au Darfour, n’a toutefois pas été mentionné dans les déclarations publiques depuis le début de la visite de la procureure générale de la CPI à Khartoum, samedi.

Reconnu coupable de corruption en décembre 2019, l’ancien autocrate de 76 ans est actuellement jugé dans un procès distinct pour le coup d’Etat l’ayant porté au pouvoir en 1989 et dans lequel il risque la peine de mort, aux côtés de 27 autres accusés.

Deux autres suspects, l’ex-gouverneur de l’Etat du Kordofan du Sud, Ahmed Haroun, et Abdel Rahim Mohamed Hussein, ancien ministre de la Défense, sont recherchés par la CPI pour les crimes au Darfour.

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