Nigeria: Nouvelles manifestations contre les violences policières en dépit des mesures du Président

De nouvelles manifestations contre les violences policières ont rassemblé lundi au Nigeria quelques centaines de personnes à Abuja et Lagos, malgré la dissolution la veille par les autorités d’une unité de police controversée.

Entre 100 et 200 jeunes étaient réunis lundi dans la capitale fédérale Abuja, près du siège national de la police. Des camions des forces de sécurité étaient déployés mais la manifestation s’est déroulée dans le calme. A Lagos, des manifestants ont bloqué l’un des péages de la tentaculaire capitale économique et ont causé d’importants problèmes de circulation.

Depuis plus d’une semaine, des centaines de Nigérians et notamment des jeunes, sont descendus presque chaque jour dans les rues pour réclamer la dissolution de la SARS, une unité spécialisée dans les crimes (vols, assassinats, parfois kidnappings…), accusée d’extorquer la population, d’arrestations illégales, torture et même de meurtre.

La contestation populaire, née sur les réseaux sociaux après la diffusion d’une vidéo montrant des agents présumés de la SARS tuant un homme à Ughelli dans l’Etat du Delta (sud), a mené à l’annonce dimanche par la présidence nigériane de la dissolution avec «effet immédiat» de l’unité spéciale.

Parmi les revendications: la création d’une entité indépendante chargée d’enquêter sur les abus policiers et la libération des contestataires arrêtés cette semaine, selon un appel à manifester diffusé sur les réseaux sociaux.

«La dissolution de la SARS n’est qu’un premier pas dans notre engagement à réformer la police en profondeur», a assuré lundi le président nigérian Muhammadu Buhari dans une vidéo diffusée sur Twitter. Le gouvernement nigérian doit «tenir sa promesse», a affirmé Amnesty International au lendemain de la décision gouvernementale.

Selon l’ONG dimanche soir, cette « dissolution » doit s’accompagner de «changement durable» dans la police. L’ONG affirme que malgré l’adoption d’une loi anti-torture en 2017, les éléments de cette brigade continuent de recourir à la torture pour punir, extraire des informations et exécuter des suspects.

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