Niger : Heurts après l’interdiction d’une manifestation de soutien à l’armée et contre les bases étrangères

Des heurts sporadiques ont opposé en fin de semaine dernière à Niamey des groupes de manifestants aux forces de l’ordre après l’interdiction d’un rassemblement de soutien à l’armée et contre la présence des bases étrangères dans le pays.

La mairie de Niamey avait décidé « d’interdire » notamment pour des raisons de « risques de trouble à l’ordre public », une manifestation d’organisations de la société civile pour « soutenir les Forces de défense et de sécurité nigériennes » qui subissent de lourdes pertes dans la lutte anti-jihadiste et pour protester contre « la présence des bases étrangères » également engagées dans cette lutte.

Des heurts ont éclaté en début d’après-midi entre des jeunes manifestants et les forces de l’ordre qui tentaient d’empêcher leur regroupement à coups de grenades lacrymogènes. Organisés en petits groupes, les manifestants ont riposté par des jets de pierres et en brûlant de pneus à certains carrefours.

Mardi dernier, le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque de Chinégodar, dans l’ouest du Niger (frontière malienne) qui a fait 89 morts, la plus meurtrière depuis le regain des attaques en 2015.

La Commission nationale des droits de l’Homme du Niger (CNDH), a réclamé «une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les massacres d’Inates et de Chinégodar».

71 soldats nigériens avaient été tués le 10 décembre 2017 à Inates, autre localité proche du Mali. Niamey, qui combat le groupe djihadiste nigérian Boko Haram dans le Sud, doit également contrôler les infiltrations de groupes djihadistes venant du Mali voisin.

L’Union européenne a remis vendredi dernier 13 véhicules blindés destinés à la composante malienne de la force conjointe anti-jihadiste du G5 Sahel, au lendemain de l’arrivée à Bamako des premiers des 130 blindés de fabrication russe en partie financés par les Émirats arabes unis.

Ces équipements sont destinés à équiper les deux bataillons maliens de la force conjointe des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad), dont le manque persistant de matériel a, selon l’ONU, ralenti la montée en puissance depuis sa relance en 2017.

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